New York (awp/afp) - Après une nouvelle dégringolade jeudi, la Bourse de New York continuait à perdre du terrain vendredi à la mi-séance dans un marché encore fébrile face au violent retour de la volatilité sur les marchés et au spectre de la hausse des taux d'intérêt.

Les principaux indices de Wall Street avaient pourtant démarré la séance d'un bon pied, s'appréciant tous de plus de 1%.

Ce sursaut s'est toutefois rapidement estompé et vers 17H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 1,28% à 23.553,99 points, le Nasdaq 1,17% à 6.697,64 points et le S&P 500 0,97% à 2.555,84 points.

"Il est impossible de savoir si cela va se calmer ou pas, si le malade a été complètement purgé", a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Les fortes fluctuations observées sur le marché, comme le soudain emballement des indices en fin de séance lundi ou jeudi, sont à ses yeux "la preuve que beaucoup de mouvements ne sont pas guidés par des décisions d'investissements basées sur des éléments fondamentaux, mais plutôt par des ajustements techniques de positions effectuées par des fonds hyper-actifs depuis le début de la semaine".

Wall Street a dégringolé jusqu'à faire chuter ses indices vedettes de plus de 10% depuis les sommets atteints fin janvier.

Si le Dow Jones devait terminer la semaine au même niveau que jeudi soir, il enregistrerait sa pire chute hebdomadaire depuis 2008, quand la Bourse de New York était en plein coeur de la crise financière.

Il s'agirait pour le S&P 500 de sa plus mauvaise semaine depuis 2011.

"La chute de la Bourse était attendue depuis longtemps, le marché est monté trop haut, trop vite", a commenté Phil Davis de PSW Investments, reflétant les commentaires de nombreux analystes.

Dans l'immédiat, "il ne faut sans doute pas s'attendre à un énorme rebond dans la mesure où les indices sont redescendus à un niveau plus raisonnable", a-t-il ajouté.

Le vote dans la nuit de jeudi à vendredi d'un accord budgétaire crucial sur le financement de l'Etat fédéral par le Congrès avait un peu rasséréné les investisseurs en début de séance.

"Les marchés savent que le déficit budgétaire et la dette du pays vont augmenter en raison de cet accord et cela ne change pas", a souligné Patrick O'Hare de Briefing. Mais "savoir qu'on va éviter tout un drame autour du plafond de la dette est bon pour les marchés des actions et de la dette", a-t-il ajouté.

Le marché obligataire se détendait: le taux d'emprunt de la dette américaine à 10 ans reculait à 2,815% contre 2,824% jeudi soir et celui sur la dette à 30 ans se stabilisait à 3,129%.

- Qualcomm courtisé -

Sur le front des valeurs, le voyagiste en ligne Expedia, qui a enregistré des résultats décevants pour le 4e trimestre comme pour l'ensemble de 2017, chutait de 18,13% à 100,72 dollars.

Amazon cédait 4,78% à 1.286,00 dollars. Selon le Wall Street Journal, le groupe prévoit de lancer dans les prochaines semaines son propre service de livraison, qui va entrer directement en concurrence avec les groupes de messagerie comme FedEx (-3,92% à 229,89 dollars) ou UPS (-3,46% à 105,50 dollars).

L'assureur AIG montait de 0,67% à 58,67 dollars. L'établissement a annoncé une perte trimestrielle de 6,7 milliards de dollars due à la récente réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis et à une facture salée des indemnisations de victimes de catastrophes naturelles.

Le groupe de semi-conducteurs Qualcomm perdait 0,43% à 62,15 dollars. La société a rejeté jeudi, pour la deuxième fois, une offre hostile de rachat lancée par son concurrent Broadcom (-0,85% à 227,63 dollars). Ce dernier a assuré vendredi qu'il verserait 8 milliards de dollars à son concurrent si son projet d'acquisition se heurtait au refus des autorités de la concurrence.

Dans le même secteur, Nvidia grimpait de 1,83% à 221,51 dollars après des résultats meilleurs que prévu.

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