CALAIS, Pas-de-Calais - Critiqué depuis un mois pour sa politique migratoire jugée "inhumaine", Emmanuel Macron a contre-attaqué aujourd'hui en défendant ses choix politiques et les forces de l'ordre durement mises en cause par des organisations de défense des droits de l'homme.

En visite à Calais (Pas-de-Calais), ville symbole de la crise migratoire de ces dernières années, le chef de l'Etat a vanté l'équilibre du futur projet de loi asile et immigration, qui sera présenté en conseil des ministres en février, lors d'un discours offensif de près d'une heure.

"Notre ligne est claire : à chacun nous devons garantir un accueil digne et humain, à tous nous devons donner une réponse rapide (...) mais à ceux qui ne sont pas admis nous devons faire en sorte qu'ils regagnent effectivement leur pays", a-t-il réaffirmé devant les forces de l'ordre rassemblées dans une caserne de la ville.

Cette ligne est dénoncée par les associations et les organisations de défense des droits de l'homme et la gauche qui accusent le couple exécutif de privilégier le sécuritaire à l'humanitaire et d'aller plus loin que ce qui avait été fait sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

L'action des forces de l'ordre à Calais est dans le même temps pointée du doigt depuis un an. Human Rights Watch (HRW) a notamment accusé l'été dernier les forces de l'ordre d'utiliser du gaz irritant, de confisquer les couvertures ou de perturber la distribution de l'aide humanitaire.

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PARIS - Les gardiens de prison ont poursuivi aujourd'hui leur mouvement pour de meilleures conditions de travail et de sécurité et réservé un accueil houleux à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), à l'origine de la protestation. Selon la CGT pénitentiaire, la moitié des 188 établissements pénitentiaires français étaient perturbés.

Les gardiens jugent notamment insuffisantes les conditions de sécurité entourant la détention des prisonniers condamnés ou poursuivis pour fait de terrorisme islamique ou radicalisés.

Une nouvelle agression de surveillants par un détenu, lundi à Mont-de-Marsan, dans les Landes, a contribué à alimenter la grogne. Sept surveillants de prison ont été agressés par un détenu, dont trois hospitalisés, hier en fin de journée au centre pénitentiaire de cette ville, en plein mouvement national de blocage des prisons.

L'administration pénitentiaire (DAP) a recensé environ 4.000 agressions de gardiens en 2017.

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SANTIAGO - Le pape François, en visite au Chili, a fait part aujourd'hui de sa "douleur" et de sa "honte" face aux scandales de pédophilie qui ont gravement porté atteinte à l'Eglise catholique dans ce pays.

"Ici, je me sens tenu d'exprimer ma douleur et ma honte à propos des dommages irréparables causés à des enfants par certains ministres de l'Eglise", a-t-il déclaré en présence de la présidente Michelle Bachelet, de responsables chiliens et de diplomates étrangers.

François a prononcé son discours dans le palais de la Moneda que l'armée avait mitraillé lors du putsch de septembre 1973, et à l'intérieur duquel le président d'alors, le socialiste Salvador Allende, s'était donné la mort pour échapper aux putschistes.

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PRAGUE - Le gouvernement minoritaire dirigé par Andrej Babis n'a pas obtenu la confiance du parlement tchèque.

Richissime homme d'affaires de 63 ans, Andrej Babis a été nommé Premier ministre début décembre, après la victoire de son parti, l'Action des citoyens mécontents (Ano), mais il n'a pas réussi à former une coalition susceptible de s'appuyer sur une majorité au parlement.

Les accusations de fraude aux subventions qui visent Babis ont grandement gêné la mise en place de l'actuel cabinet, les autres partis refusant de coopérer avec lui. La police enquête sur le versement d'une subvention européenne de deux millions d'euros il y a une dizaine d'années.

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STRASBOURG - Le Parlement européen s'est prononcé contre une autorisation de la pêche électrique, une méthode contestée par des associations de défense de l'environnement et par une partie du monde de la pêche, notamment en France, qui l'accusent de détruire l'écosystème des fonds marins.

La proposition de règlement sur l'harmonisation des méthodes de pêche, qui a été adoptée aujourd'hui en première lecture par 399 voix contre 189 et 86 abstentions, doit désormais faire l'objet de négociations avec le Conseil européen, qui représente les gouvernements, et avec la Commission européenne.

Les eurodéputés français se sont mobilisés contre la généralisation de cette technique qui n'est autorisée depuis 2007 qu'à titre dérogatoire dans la zone sud de la Mer du nord.

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PARIS - La ministre du Travail a présenté aujourd'hui les "parcours emploi compétence", un nouveau type de contrat aidé qui a pour particularité d'être plus sélectif vis-à-vis des employeurs contraints de former et d'accompagner leurs salariés.

Muriel Pénicaud présentait les conclusions d'un rapport sur l'inclusion des plus éloignés de l'emploi commandé en marge des réformes de l'assurance chômage, de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

Cette mission avait pour objectif de réformer les contrats aidés, des contrats subventionnés par l'Etat très largement utilisés par François Hollande que le gouvernement a limité à 200.000 en 2018 dans le secteur non marchand en raison de leur "inefficacité" et de leur coût.

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AUBERVILLIERS (Seine-Saint-Denis) - L'Etat ne cherche pas à éviter une indemnisation de Vinci en cas d'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont il doit être le concessionnaire, a déclaré aujourd'hui le PDG du groupe de BTP et de concessions.

Des informations de presse ont circulé récemment selon lesquelles le gouvernement chercherait dans le contrat de concession une clause juridique qui lui permettrait d'échapper à une indemnisation dans ce cas de figure.

"L'Etat a exprimé le besoin à travers quelques coups de téléphone de nous dire que cela était complètement faux", a déclaré à ce propos à la presse Xavier Huillard, lors d'une visite à Aubervilliers du chantier de prolongement de la ligne 12 du métro parisien.

Une décision sur la poursuite ou non du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera prise d'ici la fin du mois.

Ce matin, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré que les "éléments les plus radicaux" seraient évacués de la "zone à défendre" (ZAD), quel que soit l'avenir du projet.

Des militants anticapitalistes occupent depuis 2009 la ZAD pour s'opposer à la construction de cet aéroport controversé.

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PARIS - La Cour des comptes dresse un constat alarmant sur le Grand Paris Express dans un rapport à paraître aujourd'hui dont Reuters a pu consulter une copie, qui pointe la dérive continuelle des coûts, évoque de sérieux doute sur le respect des échéances olympiques de 2024 et souligne le risque pour les finances publiques à court et moyen terme.

Le Grand Paris Express est un nouveau réseau de lignes de métro automatiques visant à désengorger le réseau actuel et relier entre eux les départements de la proche couronne parisienne.

"La Cour croit nécessaire d'alerter sur le dérapage considérable du coût prévisionnel du projet de Grand Paris Express", peut-on lire dans ce rapport qui évoque des dépenses totales désormais estimées à 38,5 milliards d'euros, à comparer à un objectif initial de 25,5 milliards fixé par le gouvernement en 2013.

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PARIS - L'administration fiscale française a transmis à la Société générale un redressement fiscal pour récupérer un crédit d'impôts de 2,2 milliards d'euros accordé à la banque à la suite de la fraude de Jérôme Kerviel, rapporte Le Canard Enchaîné dans son édition datée d'aujourd'hui.

Selon l'hebdomadaire satirique, la procédure a été lancée dès novembre 2016 et transmise à la Société générale au printemps dernier.

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PARIS - La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a jugé inacceptable le maintien à la tête de Radio France de Mathieu Gallet, condamné lundi en première instance pour favoritisme, une prise de position contestée par les avocats du PDG, qui a fait appel.

La décision est en tout état de cause entre les mains du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui examinera la question mercredi lors de son assemblée plénière hebdomadaire, selon une porte-parole de cette autorité publique indépendante.

Mathieu Gallet a été condamné hier par le tribunal de Créteil à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende pour des commandes de prestations auprès de sociétés de conseil lorsqu'il présidait l'Institut National de l'Audiovisuel. Ses avocats ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel.

"Les dirigeants d'entreprises publiques ont un devoir d'exemplarité. Un dirigeant d'entreprise publique condamné pour favoritisme, ce n'est pas une situation acceptable", déclare la ministre citée par Le Monde sur son site internet.