* Quelque 7.000 emplois menacés

* Le gouvernement s'engage à accompagner la réorganisation

* Cuvillier évoque le sauvetage de "2.000 emplois au moins (Actualisé avec Montebourg, Cuvillier)

PARIS, 22 novembre (Reuters) - La direction de Mory-Ducros, numéro deux du transport routier en France derrière Geodis, a demandé vendredi le placement en redressement judiciaire de l'entreprise pour faciliter sa réorganisation, que le gouvernement entend accompagner.

Le groupe, né de la fusion en janvier des entreprises Mory et Ducros Express (ex-DHL), fait face à des difficultés financières qui, selon la CFDT, menaceraient 7.000 emplois - 5.200 salariés répartis sur 85 sites et 2.000 sous-traitants.

Le gouvernement a dit sa volonté de sauver le maximum d'emplois et de trouver des solutions "site par site".

Arnaud Montebourg avait déclaré mi-novembre que le groupe serait l'un des bénéficiaires prioritaires des 300 millions d'euros abondés sur le Fonds de développement économique et social (FDES).

Le ministre du Redressement productif a fait état vendredi lors d'une conférence de presse de "manifestations d'intérêt" pour la reprise du transporteur, "mais pas de proposition exprimée".

La direction de Mory-Ducros a expliqué à l'issue d'un comité d'entreprise que le placement en redressement judiciaire permettrait la réorganisation de l'entreprise, annoncée depuis plusieurs mois, "dans des conditions économiquement viables".

"Des partenaires industriels et financiers ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet. En outre, l'actionnaire, Arcole Industries, aux côtés duquel travaillent les ministères du Redressement Productif et des Transports, a indiqué son intention de participer à un tel projet", a-t-elle ajouté.

"COURSE CONTRE LA MONTRE"

Jean-Marc Ayrault a déclaré que le gouvernement rechercherait "toutes les solutions, site par site, avec les partenaires sociaux". "Là où nous pourrons trouver les repreneurs, tout sera fait pour sauver le maximum d'emplois. C'est un travail très difficile", a ajouté le Premier ministre, en marge d'une visite dans les Pyrénées-Atlantiques.

Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dit, en marge d'un déplacement en Haute-Garonne, que l'Etat travaillerait au "maintien d'un niveau d'activité sur l'entreprise qui doit se traduire par la perspective du sauvetage de 2.000 emplois au moins".

Outre les 5.200 postes de Mory-Ducros, 2.000 autres sont menacés chez les sous-traitants, selon le secrétaire national de la CFDT, Fabian Tosolini.

"Aujourd'hui c'est une lutte pour l'emploi qui démarre", a-t-il expliqué depuis le siège du groupe, à Torcy (Seine-et-Marne), évoquant une "course contre la montre".

La CFDT travaille sur un plan pour l'avenir de l'entreprise et regrette l'absence, selon elle, de projet pour développer le groupe qui fait face à un "effondrement du trafic".

"La fusion n'était pas un mauvais choix, sauf à partir du moment où ceux qui ont repris n'ont pas développé cette entreprise, ne sont pas allés chercher des contrats", a dit Fabian Tosolini.

La fusion de Mory et Ducros a donné naissance à la première entreprise de messagerie française indépendante, s'appuyant sur un réseau de 85 agences qui gèrent 70.000 expéditions par jour. (Marion Douet, avec Sophie Louet et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)