Eramet cède 3% à 62,86 euros. La famille Duval se prendrait-t-elle pour un fonds activiste qui fait et défait les PDG ? A en croire l'Agefi de ce matin, le principal actionnaire du groupe minier a demandé à l'Etat, lui aussi actionnaire, de se séparer de Christel Bories. La famille Duval détient 36% du capital et près de 45% des droits de vote, a noué avec l'Etat, propriétaire de 25% du capital et 30% des droits de vote, un pacte d'actionnaire qui les engage à choisir ensemble les principaux dirigeants du groupe. Mais en cas d'échec, ce sont les règles de droit commun qui s'appliqueront.

Selon L'Agefi, le torchon brûle entre les Duval et la direction d'Eramet.

La famille reprocherait à Christel Bories la gestion des dossiers de la Société Le Nickel et d'Aubert & Duval, deux filiales d'Eramet en grandes difficultés.

Le quotidien ajoute que la forte progression de la dette du groupe, passée en quatre ans de 376 millions d'euros à 1,33 milliard d'euros (chiffre à fin 2020), et la division par deux dans le même temps des capitaux propres du groupe à 997 millions fin 2020, font aussi partie des éléments à charge de la famille Duval contre Christel Bories.

"Avec ses droits de vote double, l'actionnaire familial dispose de près de 45% des droits de vote exerçables en assemblée générale", souligne l'Agefi. "Ce qui, compte tenu du quorum habituel lors des AG du groupe minier, lui assure la majorité."

Le mandat de Christel Bories, qui a pris les commandes d'Eramet au printemps 2017, arrive à échéance lors de l'Assemblée générale du 28 mai prochain.

Mais selon l'Agefi, son sort pourrait être scellé lors du conseil d'administration du groupe prévu le 11 mars prochain.