par Julien Toyer et Luke Baker

Les marchés financiers se sont faits plus pressants lundi et les primes de risques exigées par les investisseurs pour détenir des obligations grecques et portugaises plutôt que des Bunds allemands, qui servent d'étalon, ont atteint un nouveau niveau historique, à respectivement plus de 700 et 200 points de base.

"Nous ne sommes pas dans une situation aussi critique que la Grèce. Nous n'avons pas menti sur nos statistiques. Elles sont fiables et nos déséquilibres macroéconomiques ne sont pas aussi profonds", a déclaré le ministre des Affaires étrangères en marge d'une réunion avec ses homologues de l'Union européenne à Luxembourg.

"Naturellement, on se préoccupe de la situation sur les marchés financiers mais, comme nous l'avons souvent souligné, la situation portugaise n'est pas comparable à la situation grecque (...) Le gouvernement fait tout ce qui peut être fait pour éviter une situation comme celle-ci", a-t-il ajouté.

Alors que la Grèce a dû se résigner vendredi à demander le déclenchement du mécanisme d'aide mis en place par l'Eurogroupe, le Portugal est désigné par les analystes comme le second pays sur la liste de ceux susceptibles de passer par une crise de la dette.

Les pays de la monnaie unique se sont engagés le 11 avril à mettre à disposition d'Athènes un total de 30 milliards d'euros de prêts bilatéraux, complétés par 10 à 15 milliards de la part du Fonds monétaire international (FMI).

Luis Amado a d'ailleurs rappelé lundi que le Portugal ferait partie des pays qui viendraient en aide à la Grèce dans le cadre de ce dispositif.

Tout en reconnaissant une "problème de compétitivité portugais" et des anticipations de croissance basses, il a aussi insisté sur le fait que le Portugal s'était d'ores et déjà engagé sur la voie de profondes réformes structurelles, liées notamment à son système de sécurité sociale.

"Ceci devrait avoir un impact sur la manière dont les marchés lisent la situation à long terme du Portugal", a-t-il fait valoir, avant d'appeler à ce qu'une solution politique soit trouvée au niveau européen afin d'éviter toute contagion.

"Il s'agit d'une dialectique entre les marchés et les décisions politiques. Nous sommes dans un combat entre les marchés et la zone euro et nous devons gérer cette situation politiquement, pas seulement au niveau national", a-t-il dit.

Julien Toyer et Luke Baker, édité par Danielle Rouquié