(Actualisé avec création d'une compagnie pétrolière dans l'Est)

TRIPOLI, 10 novembre (Reuters) - La Libye pourrait avoir du mal à couvrir ses dépenses publiques à partir du mois de décembre ou en janvier si les grèves qui paralysent les terminaux pétroliers et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures ne prend pas fin, a averti dimanche le Premier ministre libyen, Ali Zeidan.

Des milices, tribus et fonctionnaires en quête de droits politiques ou d'augmentations de salaires ont pris le contrôle de ports pétroliers et de certains gisements, réduisant la production à une fraction seulement de sa capacité, qui est de 1,25 million de barils par jour (bpj).

"Le budget s'appuie sur l'hypothèse que les revenus pétroliers sont constants toute l'année", a dit Ali Zeidan aux journalistes. "A partir du mois prochain, ou le mois suivant, nous pourrions avoir du mal à couvrir les dépenses".

Le gouvernement, a-t-il dit, a donné aux protestataires une semaine à dix jours pour dégager les gisements et les terminaux paralysés. "Faute de quoi, nous prendrons des mesures", a dit le chef du gouvernement sans donner de précisions.

Le blocus du terminal de Mellitah, dans l'ouest de la Libye, menace d'interrompre les livraisons de gaz à l'Italie via un gazoduc sous-marin, a-t-il prévenu. Ce complexe appartient à la société italienne des hydrocarbures ENI et à la compagnie nationale des pétroles libyens National Oil Corporation (NOC).

Dans l'Est, un mouvement autonomiste dont les membres tiennent plusieurs ports a lancé dimanche un nouveau défi à Tripoli en annonçant la création d'une compagnie pétrolière locale.

Son siège sera provisoirement installé à Tobrouk, dans l'extrême Est, dont le port est occupé par des manifestants qui ont empêché vendredi le chargement d'un pétrolier affrété par le gouvernement central, ont annoncé les dirigeants du mouvement lors d'une conférence de presse organisée à Ajdabia. (Ulf Laessing; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)