Si Isabelle Kocher, directrice générale d'Engie, a échoué dans sa tentative de s'emparer de la présidence, elle peut s'enorgueillir d'avoir réussi avec succès la transformation de son groupe. Sous sa férule, l'énergéticien s'est renforcé dans les énergies renouvelables et les services tout en réduisant son exposition aux énergies conventionnelles. Cette stratégie mise en oeuvre en 2016 a essuyé de vives critiques en interne et lui a sans doute coûté le poste de président. Pourtant, à l'heure du bilan, les résultats sont là. Engie, désendetté, a renoué avec la croissance organique.

Les investisseurs applaudissent : le titre bondit de 3,9% à 13,14 euros.

En 2017, son chiffre d'affaires a en effet atteint 65 milliards, en hausse de 0,3%. En organique, la croissance atteint 1,7% après - 4% en 2016.

L'Ebitda est ressorti à 9,3 milliards, en baisse de 1,8% en raison des cessions d'actifs. En organique en revanche, il grimpe de 5,3%. Le résultat net récurrent part du groupe a atteint, lui, 2,6 milliards, en hausse de 3,4%.

Selon le consensus Reuters, les analystes attendaient en moyenne un résultat net récurrent part du groupe de 2,35 milliards, un Ebitda de 9,4 milliards et un chiffre d'affaires de 64,3 milliards.

Pour Isabelle Kocher, ces bons résultats confirment la pertinence de la stratégie d'Engie et le repositionnement ambitieux effectué depuis 2016.

Autre pierre dans le jardin de ses détracteurs, la dirigeante a souligné que la dette nette avait fondu l'an dernier de 2,1 milliards à 20,9 milliards.

Aujourd'hui, Engie dispose d'un profil moins risqué (89% de l'Ebitda est contracté ou régulé), moins carboné (90% de l'Ebitda porte sur des activités peu émettrices de CO2) et surtout plus rentable. La situation financière est saine avec moins de dette, une trésorerie renforcée et le meilleur rating du secteur.

De quoi voir la vie en rose. Pour 2018, Engie prévoit un résultat net récurrent part du groupe, compris entre 2,45 et 2,65 milliards d'euros,  soit une hausse de 8% par rapport à 2017.

Dans ce contexte, le groupe annonce une hausse de 7,1% du dividende à 0,75 euro par action pour l'exercice 2018. C'est la première fois depuis 2008 qu'Engie augmente la rémunération de ses actionnaires. Ces derniers peuvent en être gré à Isabelle Kocher.