Paris (awp/afp) - Jamais les Etats et les entreprises n'ont émis autant de dette sur les marchés lors d'un début d'année qu'en 2023. Au total, pas moins de 600 milliards de dollars ont été levés sur les marchés obligataires dans le monde, selon des données compilées jeudi par l'agence de presse Bloomberg.

La baisse des taux d'intérêt en 2023, ainsi qu'une faible année 2022 en termes d'émissions de dette, ont poussé les entreprises et les Etats à se rendre sur les marchés pour emprunter 586 milliards de dollars entre le 1er et le 18 janvier. Il s'agit du début d'année le plus actif depuis 1999, moment où l'agence financière a commencé son recensement. L'activité est particulièrement intense dans la zone euro: la dette émise dans la monnaie européenne a bondi de 39% par rapport à l'année précédente, alors que celle en dollar est restée stable.

Les banques européennes se montrent très actives, mais d'autres entreprises sont arrivées massivement sur le marché, comme Engie, qui a levé 2,75 milliards d'euros d'obligations vertes dès le 6 janvier. Les Etats aussi ont besoin de financement massif avec l'accroissement de leur dette avec la crise du Covid-19: en 2023, la France prévoit de lever un montant record de 270 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année.

Les prêteurs affluent de nouveau sur les marchés, alléchés par la hausse des rendements: sur les taux d'intérêt des Etats, qui donnent le la sur ces marchés, ils ont atteint au cours du deuxième semestre un plus haut depuis plus de dix ans aux Etats-Unis, en France et en Allemagne. Une des seules parties du marché obligataire à être en retrait concerne la dette des entreprises et des Etats les plus en difficulté: les levées de fonds pour les dettes high yield (à haut rendement, mais aussi plus risquées) connaissent leur début d'année le moins dynamique depuis quatre ans, selon Bloomberg.

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