Londres (awp/afp) - EasyJet a annoncé lundi que ses actionnaires se réuniront le 22 mai pour se prononcer sur l'éviction de l'équipe dirigeante, demandée par le fondateur de la compagnie aérienne au grand dam de cette dernière.

La société explique dans un communiqué avoir décidé de convoquer cette assemblée générale qui portera essentiellement sur des résolutions demandant notamment le départ du président du conseil d'administration John Barton et du directeur général Johan Lundgren.

Ces votes ont été demandés par le fondateur et premier actionnaire d'EasyJet, Stelios Haji-Ioannou, qui fustige la décision des dirigeants de la compagnie de conserver des commandes en cours de plus de 100 avions auprès d'Airbus en pleine crise du coronavirus.

M. Haji-Ioannou, dont la famille possède encore 34% du capital de la compagnie, estime que la société ferait mieux d'annuler cette transaction afin d'augmenter ses marges de manoeuvre financières au moment où la quasi-totalité de ses avions sont immobilisés.

EasyJet a de son côté réussi à négocier avec Airbus un accord pour repousser la livraison de 24 avions, mais répète dans son communiqué qu'il n'est pas dans son intérêt de renoncer au contrat.

"Le conseil d'administration d'EasyJet est fermement convaincu que la tenue d'une assemblée générale est une distraction qui n'est pas nécessaire au moment où le secteur aérien fait face à un défi sans précédent", selon son président John Barton.

Il presse les actionnaires de voter contre ces résolutions visant à écarter l'équipe dirigeante. Une telle hypothèse "serait extrêmement dommageable et déstabilisante à ce moment crucial", affirme M. Barton.

Le groupe regrette par ailleurs que compte tenu du confinement et des mesures de sécurité sanitaire les actionnaires ne pourront pas assister en personne à la réunion.

EasyJet leur demande de voter en avance et en ligne sur les résolutions.

La compagnie a récemment mis en place une série de mesures pour renforcer ses finances, via en particulier un prêt de 600 millions de livres auprès des pouvoirs publics.

Elle assure qu'elle dispose désormais d'une trésorerie suffisante pour encaisser une immobilisation des avions même si elle devait durer neuf mois, ce qui lui coûterait alors 3 milliards de livres de liquidités.

afp/rp