PARIS - Le départ de Sylvie Goulard rebat les cartes d'un remaniement gouvernemental qui était annoncé comme technique et accentue la pression sur les deux autres ministres sortants issus du MoDem, parti visé par une enquête judiciaire.

Le conseil des ministres aura lieu jeudi, a précisé la présidence de la République.

La ministre sortante des Armées a annoncé aujourd'hui qu'elle ne souhaitait pas participer au prochain gouvernement pour pouvoir être "en mesure de démontrer librement bonne foi" si l'enquête préliminaire se penchait sur les conditions d'emploi de ses assistants parlementaires.

Emmanuel Macron et le Premier ministre, Edouard Philippe, devront aussi trouver un successeur à Richard Ferrand, ministre sortant chargé de la Cohésion des Territoires, pour constituer le gouvernement, qui doit être annoncé demain avant 18h00.

Fragilisé par une enquête judiciaire, ce proche d'Emmanuel Macron a accepté sa proposition de ne pas participer au prochain gouvernement pour briguer la tête du groupe La République en Marche (LREM) à l'Assemblée nationale.

"Ce sera un remaniement plus important qu'annoncé", a dit à Reuters une source au fait des échanges sur le futur gouvernement. "Avec Richard Ferrand qui ira au groupe et la décision de Sylvie Goulard de quitter le gouvernement, ça devient de fait un remaniement plus politique que celui qu'on envisageait en début de semaine dernière."

La source a précisé que "l'ossature du gouvernement va rester la même. On garde l'architecture du gouvernement".

A DROITE, la députée Laure de la Raudière, une proche du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, a annoncé ce matin qu'il y aurait à l'Assemblée un groupe de députés Les Républicains "constructifs" composé d'une quarantaine d'élus, en comptant les centristes. "On a envie d'accompagner ce gouvernement pour qu'il réussisse, pour qu'il ait des résultats vis-à-vis des Français", a-t-elle dit.

La création de ce groupe concrétisera la scission avec le reste des députés Les Républicains, qui sont 111 en tout.

Les divisions s'affichent aussi au FRONT NATIONAL, dont le co-fondateur, Jean-Marie Le Pen, a demandé ce matin la démission du bureau exécutif et celle de sa fille, Marine Le Pen, de la présidence du parti, conséquence logique, selon lui, de ses "échecs cinglants" aux élections présidentielle et législatives.

Celui qui est encore, à 89 ans, le président d'honneur du Front national s'est vu refuser l'entrée de la réunion du bureau politique du parti d'extrême droite. Il a trouvé grille close au siège du FN, rue des Suisses à Nanterre (Hauts-de Seine), ce qu'il a fait constater sur place par un huissier et l'un de ses avocats, Frédéric Joachim.

L'EXTREME GAUCHE se mobilise de son côté contre le projet de réforme du Code du Travail du gouvernement, auquel Jean-Luc Mélenchon, qui a fait aujourd'hui son entrée à l'Assemblée nationale, a dit vouloir livrer une bataille "absolue et totale".

Entouré d'une dizaine des députés La France insoumise sur les 17 qui ont été élus dimanche dernier, le nouveau député de Marseille a annoncé qu'il allait s'opposer frontalement à la politique prônée par Emmanuel Macron.

"Ils sont de droite. Le Premier ministre est de droite assumée, nucléariste affiché, la ministre du Travail est de droite", a-t-il dit après avoir ironisé sur la composition du groupe majoritaire La République en marche. Il y a de braves gens. Il y a beaucoup de DRH dont la fibre sociale est assez faible, il y a des chercheurs, des intellectuels. Ils ne savent pas ce qu'il y a dans un contrat de travail", a-t-il raillé.

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PARIS - Comment l'homme qui a percuté hier un fourgon de gendarmes mobiles avec une voiture chargée de bouteilles de gaz à Paris a-t-il pu avoir un permis de détention d'armes pour tir sportif, alors qu'il était fiché "S" pour islamisme radical ?

C'est une des questions auxquelles les enquêteurs vont devoir répondre à propos de cet individu de 31 ans, identifié par les initiales A.D., chez qui les enquêteurs ont retrouvé un stock d'armes en cours d'inventaire, lors d'une perquisition, selon une source judiciaire.

Selon le Premier ministre, la première autorisation de détention d'armes avait été accordée avant son signalement pour appartenance à la mouvance islamiste radicale, en 2015.

"Au moment où l'autorisation a été donnée, il n'y avait aucun antécédent judiciaire qui aurait justifié une décision de ne pas autoriser la détention d'armes", a expliqué Edouard Philippe, interrogé par BFM TV et RMC.

"Personne ne peut se satisfaire et certainement pas moi que quelqu'un qui fait l'objet d'un signalement puisse continuer à bénéficier de cette autorisation", a-t-il ajouté.

Un dirigeant syndical de la police interrogé par Reuters a estimé que cela posait "un problème de recoupement des fichiers" et de communication entre les différents services concernés.

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PARIS/ERBIL, Irak - Stéphane Villeneuve, qui réalisait un reportage en Irak pour le magazine "Envoyé Spécial" de France 2, a succombé à ses blessures après avoir été victime d'une mine dans la vieille ville de Mossoul, a annoncé ce matin le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.

L'explosion a également tué un journaliste irakien et blessé deux autres journalistes français.

Les journalistes effectuaient un reportage sur la bataille de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, qui oppose les troupes irakiennes aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI), pour le magazine "Envoyé Spécial" de France 2.

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LISBONNE - Un millier de pompiers continuent de lutter contre le feu de forêt qui ravage depuis samedi une région montagneuse du centre du Portugal, où 63 personnes au moins, dont un Français, ont été tués et des dizaines d'autres blessés.

Aidés par deux bataillons de l'armée, les pompiers opèrent dans des conditions météorologiques défavorables, malgré quelques chutes de pluie enregistrées ce matin.

Signe de la difficulté de leur tâche, un soldat du feu a succombé à ses brûlures lundi après avoir aidé des automobilistes à quitter leurs voitures qui allaient être englouties par l'incendie.

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AVALER, Portugal - Les pompiers sont toujours aux prises avec le feu de forêt qui ravage depuis samedi une région montagneuse du centre du Portugal qui a tué au moins 64 personnes, dont un Français, et fait des dizaines de blessés.

Les autorités ont déclaré que l'incendie de Pedrogao Grande était maîtrisé à 85% grâce au travail de plus de 1.000 pompiers, deux bataillons de l'armée et des avions Canadair français et espagnols.

Les données du Système européen d'information sur les incendies de forêt montrent que plus de 30.000 hectares sont partis en fumée lors des sept derniers jours, faisant de ce feu de forêt le plus destructeur de l'histoire du Portugal.

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PARIS - EDF a signalé aujourd'hui à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un "événement significatif de sûreté" lié à des risques en cas de séisme pour huit de ses centrales nucléaires françaises, pour lequel le groupe a d'ores et déjà réalisé ou entrepris des travaux.

Cet événement est classé au niveau deux sur l'échelle INES (échelle internationale de classement des événements nucléaires) qui en compte sept, a précisé l'électricien public dans un communiqué. "Les défauts à l'origine de cette déclaration n'ont eu aucun impact sur la sécurité des salariés ni sur l'environnement", assure EDF.

PARIS - Les tarifs réglementés de l'électricité en France devraient augmenter de 1,1% ou 1,7% le 1er août, a-t-on appris aujourd'hui de source au fait du dossier.

Cette source, confirmant des informations de l'agence AFP, a précisé que la hausse atteindrait 1,7% si le régulateur et le gouvernement procédaient intégralement à un "rattrapage" encore nécessaire sur des tarifs appliqués en 2012 et 2013, et qu'elle serait limitée à 1,1% si ce rattrapage n'était que partiel.

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PARIS - Des perquisitions ont été effectuées aujourd'hui aux sièges du groupe Havas et de l'organisme de promotion Business France dans le cadre de l'enquête sur l'organisation d'une coûteuse soirée de promotion des start-ups françaises à Las Vegas, en janvier 2016, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait été la vedette de cette soirée organisée à l'occasion du salon CES de l'électronique grand public, qui avait coûté plus de 380.000 euros, selon des chiffres révélés par le Canard enchaîné.

Selon ce journal, cette opération avait été montée à la demande du cabinet du ministre et confiée à Havas par Business France, sans appel d'offres, ce qui est susceptible de relever du délit de favoritisme. Business France avait alors publié un communiqué blanchissant Emmanuel Macron, aujourd'hui chef de l'Etat.

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PARIS - La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dijon a décidé la remise en liberté de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante du petit Grégory Villemin, dont le corps a été retrouvé le 16 octobre 1984 pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges), a annoncé aujourd'hui Stéphane Giuranna, l'avocat de Marcel Jacob. Les deux septuagénaires seront placés sous contrôle judiciaire.

La Chambre d'accusation est allée à l'encontre des réquisitions du parquet qui avait requis le maintien en détention.