Dans un rapport remis aujourd’hui, une commission d’enquête parlementaire recommande de renforcer la sécurité des centrales nucléaires françaises, notamment en encadrant mieux le travail des sous-traitants. La filière emploie près de 220 000 salariés, dont 160 000 travaillent pour des sous-traitants, rappelle Le Monde. Selon le directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Jean-Christophe Niel, auditionné par la commission et cité par le quotidien, EDF sous-traite "80 % de la maintenance sur le gros matériel".

Si le recours à des sous-traitants n'est pas en lui-même porteur de risque, son usage systématique comporte des dangers, souligne la commission d'enquête citée par Le Monde.

"La sous-traitance entraîne la dilution des responsabilités. Il y a moins de vigilance, une perte de compétences, et cela entraîne des failles dans la culture de sûreté", estime la rapporteuse de la commission, Barbara Pompili, ancienne membre d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

Elle rappelle que, lors de la catastrophe de Fukushima, les sous-traitants avaient quitté les lieux immédiatement.

La commission souligne que la sous-traitance est une variable d'ajustement pour EDF ou Orano (ex-Areva), mais que "la recherche du moins-disant économique affecte indubitablement la sûreté des installations".

Constatant par ailleurs les difficultés rencontrées par EDF pour démanteler ses anciens réacteurs, la commission demande à EDF de "publier un programme prévisionnel des réacteurs à démanteler avec les coûts et les dates estimées", ainsi que d'en provisionner les charges réacteur par réacteur, et non de façon globale.

Enfin, la commission souhaite améliorer le contrôle de la filière nucléaire.