L'environnement réglementaire et concurrentiel dans lequel opère EDF évolue rapidement. Standard & Poor's a publié une étude qui fait le tour des répercussions de la réorganisation du marché de l'électricité en France sur sa qualité de crédit. La Loi de Transition Énergétique et la réforme des tarifs de l'électricité en France pourraient modifier le profil opérationnel d'EDF. Elles pèseront sur ses résultats, notamment dans un contexte de marché difficile.

Outre l'atonie de l'économie européenne et la baisse de la consommation d'électricité, des besoins d'investissements massifs dans la mise à niveau du parc nucléaire d'EDF pèsent sur sa capacité de désendettement.

Dans l'ensemble, ces évolutions paraissent plutôt négatives pour EDF. L'actualisation de la stratégie industrielle et financière du groupe ainsi que l'évolution des tarifs de l'électricité seront déterminantes dans son appréciation.

Concernant la loi de Transition Énergétique, S&P indique que les objectifs fixés sont ambitieux mais de très long terme. Aucune mesure ne semble menacer la position d'EDF sur le marché français à court terme. Il n'y a, par exemple, pas de spécification contraignante concernant la durée de vie des centrales ou la fermeture de Fessenheim.

La Loi favorise l'accélération du développement des énergies renouvelables et les économies d'énergie, donc un nouveau rapport entre l'offre et la demande sur le marché de l'électricité en France.

Selon l'agence de notation, la Loi ne devrait pas, en soi, avoir d'impact négatif sur la notation de EDF dans les 3 ans à venir.

Concernant le nouveau cadre tarifaire en France, S&P s'attend à une pression sur la rentabilité. En dépit d'efforts de diversification hors de l'Hexagone, la rentabilité d'EDF reste étroitement liée aux tarifs du marché français. Les activités de production et de fourniture d'électricité en France représentent actuellement plus des deux tiers environ du résultat opérationnel du groupe.

Selon l'agence les activités régulées représenteront moins de 50% du résultat opérationnel en 2016, contre 78% en 2013. La stabilité des résultats d'EDF pourrait en pâtir, or c'est jusqu'ici l'un de ses principaux avantages comparatifs par rapport à ses homologues européens. Pour S&P, le prix de l'ARENH, qui reste à définir, est la variable impactant le plus les résultats d'EDF à moyen-terme.