Dans une lettre adressée au directeur financier d'EDF, Thomas Piquemal, le groupe américain propose de céder sa part de 50% dans la JV formée pour développer des réacteurs de nouvelle génération (EPR) aux États-Unis, à un prix d'un dollar plus 117 millions de dollars de remboursement de coûts, soit une valeur "substantiellement inférieure à celle du marché", indique le vice-président de Constellation, Michael Wallace.

Constellation, qui répond ainsi à une proposition faite la veille par Thomas Piquemal à son homologue américain Michael Wallace, ajoute que son conseil d'administration est prêt à approuver immédiatement ce transfert.

Chez EDF, une porte-parole a déclaré que le groupe étudiait la proposition de Constellation, reçue ce vendredi.

L'idée, indique Michael Wallace dans sa lettre, est de maintenir le projet de construction d'un troisième réacteur nucléaire sur le site de Calvert Cliffs (projet CC3) dans le Maryland.

"Nous proposons un simple transfert de notre intérêt dans UniStar à EDF à un prix nettement inférieur à sa valeur de marché dans le but de permettre au projet CC3 d'aller de l'avant rapidement sous votre patronage", écrit Michael Wallace.

Le groupe américain avait annoncé récemment qu'il se retirait de l'accord portant sur la construction du réacteur nucléaire, qui doit être construit par Areva. EDF s'était déclaré "choqué".

Parmi les pistes esquissées par EDF pour sortir de l'impasse, le groupe français a évoqué un rachat de la part de Constellation dans UniStar, avec la possibilité d'associer un autre partenaire américain au projet. Il a toutefois demandé que Constellation renonce en échange à l'option de vente qui a envenimé les relations entre les deux groupes ces dernières semaines. .

Cette option autorise Constellation à vendre à l'électricien français jusqu'à deux milliards de dollars d'actifs qui, de l'avis d'analystes, valent beaucoup moins.

Michael Wallace estime que cette option, qui expire le 31 décembre, doit être traitée séparément.

Constellation demande à EDF de prendre une décision sur la proposition "dès que possible".

Dans une lettre le 8 octobre, Constellation avait annoncé au département américain de l'Energie que le groupe ne pouvait poursuivre les discussions relatives aux garanties de prêts pour le nouveau réacteur parce que les coûts proposés par le gouvernement pour la garantie étaient trop élevés à ses yeux.

avec la contribution de Lionel Laurent, Eileen O'Grady à Houston et Scott DiSavino à New York, Gilles Guillaume, Catherine Monin et Danielle Rouquié pour le service français