Zurich (awp) - DKSH va choyer ses actionnaires en relevant leur dividende, malgré des résultats annuels en demi-teinte. Le facilitateur de distribution, spécialiste de l'Asie, va continuer à scruter le marché en vue d'éventuelles acquisitions, comme cela a été le cas l'année dernière.

"Malgré des changements à la direction et des vents contraires sur certains marchés, nous avons été en mesure d'augmenter de nouveau nos chiffres clés en 2017", a indiqué lundi le directeur général (CEO) Stefan Butz. Ce dernier a repris fin mars dernier les commandes du groupe zurichois de son prédécesseur Jörg Wolle.

Selon le patron, la société - spécialisée dans la distribution de biens de consommation, de produits de santé et technologiques - a poursuivi son modèle d'affaires basé sur la croissance organique tout en accédant "à de nouveaux potentiels de croissance".

DKSH a en effet réalisé plusieurs acquisitions l'année dernière, notamment le distributeur cambodgien de dispositifs médicaux Europ Continents Cambodia, le groupe publicitaire vietnamien Innovative Marketing Actions (IMA), ainsi qu'une participation majoritaire dans l'indonésien PT Wicaksana.

Les liquidités élevées à disposition de l'entreprise vont lui permettre de rester à l'affût d'autres rachats, qui pourront cependant aussi être utilisées pour le dividende ou des investissements. Le CEO a laissé entendre son intérêt pour le distributeur philippin de produits médicaux Zuellig Pharma.

Au niveau de la performance financière, le bénéfice net est resté quasiment inchangé à 213,3 mio CHF, en infime hausse de 0,1%, alors que le résultat d'exploitation (Ebit) a modestement accéléré de 1,4% à 297,0 mio. Le chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 4,8% à 11,0 mrd, a détaillé DKSH dans un communiqué.

Hormis le profit net qui est ressorti 3 mio CHF au-dessus des prévisions, les autres chiffres clés sont conformes aux attentes des analystes interrogés par AWP.

Le groupe a enregistré "une solide croissance" au Vietnam, au Laos, au Cambodge et au Myanmar. Bien qu'une grande partie de la croissance soit organique, DKSH a également profité des récentes acquisitions.

La rémunération des actionnaires est attendue en hausse, avec un dividende relevé de 10% à 1,65 CHF par action.

CONFIANCE POUR 2018

Pour l'année en cours, M. Butz a précisé "regarder avec confiance vers 2018 et tabler sur une nouvelle croissance". DKSH anticipe ainsi une amélioration des résultats, notamment au niveau du chiffre d'affaires et de la rentabilité, sans plus de détails chiffrés. Le moteur des ventes que constitue la Thaïlande affiche une amélioration.

Des changements sont également attendus au conseil d'administration. Le milliardaire Rainer-Marc Frey ne briguera pas de nouveau mandat d'administrateur lors de l'assemblée générale du 22 mars.

L'Allemande Annette Köhler et la Sino-helvétique Eunice Zehnder-Lai ont quant à elles été proposées pour faire leur entrée dans l'organe de surveillance. La première est membre des comités de surveillance de HVB UniCredit Bank et DMG Mori. La deuxième candidate est directrice à l'institut IPM et a auparavant travaillé dans le secteur financier et notamment pour LGT Capital Partners, Goldman Sachs et Merrill Lynch.

Les analystes n'ont pas été très inspirés par les résultats de DKSH, Vontobel se contentant de rappeler que le groupe a profité d'une croissance solide dans l'activité Santé, qui a contrebalancé une faible performance en Thaïlande et dans l'unité Biens de consommation.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a relevé que "les moteurs de croissance sont intacts". L'établissement a cependant fait remarquer que le groupe a réussi à satisfaire les attentes du marché en matière de rentabilité uniquement grâce à des cessions et réévaluations d'actifs immobiliers.

Les investisseurs n'ont pas été convaincus par la copie rendue. A la clôture de la Bourse suisse, le titre DKSH a abandonné 1,9% à 84,00 CHF, alors que son indice de référence SPI a terminé en recul de 1,37%.

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