Zurich (awp) - DKSH a bouclé les six premiers mois de l'année sur des résultats en nette hausse et supérieurs aux attentes de la communauté financière, et ce malgré des recettes inférieures aux prévisions et une croissance ralentie.

Les ventes nettes réalisées entre janvier et juin frôlent les 5,6 milliards de francs suisses, en hausse de 2,0%. Ajustée des effets de change, la croissance s'est inscrite à 3,7% en rythme annuel. En termes organiques en revanche, elle a ralenti de 1,6 point à 3,0%, a précisé le facilitateur de distribution zurichois vendredi dans son rapport à mi-parcours.

Cela n'a pas empêché l'entreprise d'améliorer sa rentabilité. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a bondi de 16,6% sur un an à 153,3 millions, pour une marge correspondante de 2,7%, en progression de 30 points de base (pb). Le bénéfice semestriel a quant à lui décollé de 21,9% à 105,7 millions.

La croissance des recettes a été soutenues par toutes les unités d'affaires du groupe, à l'exception de Biens de consommation (-2,5% à 1,19 milliard), en raison de la baisse des volumes liées aux confinements, ainsi que des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement dans plusieurs marchés asiatiques. La division n'en a pas moins amélioré sa marge Ebit de 20 pb à 2,1%.

La principale activité Santé a poursuivi son redressement post-pandémique et a vu ses ventes progresser de 1,8% à 2,75 milliards de francs suisses, à la faveur de la forte demande pour des produits liées au Covid. Les unités plus modestes Matériaux haute performance et Technologie ont connu une croissance de respectivement 13,6% et 10,1%.

La copie rendue par DKSH dépasse les projections des analystes du consensus AWP en matière de résultats, mais les recettes sont restées légèrement en deçà des attentes les plus conservatrices et la croissance organique nettement en dessous des 4,1% attendus.

Sur l'ensemble de l'exercice, la direction de DKSH anticipe une croissance de l'Ebit, sous réserve d'une évolution positive du produit intérieur brut (PIB) dans la région Asie-Pacifique, de taux de change stables et de l'absence d'événements imprévus. Le groupe reste confiant quant au potentiel à long terme de l'Asie et est bien placé pour bénéficier des "tendances favorables du marché, de l'industrie et de la consolidation".

Opportunités d'acquisitions

En téléconférence, le directeur général Stefan Butz a expliqué que le marché était toujours très fragmenté, "ce qui se traduit pour nous par de nombreuses opportunités dans le domaine des fusions et acquisitions". Selon lui, la clé du succès pour une reprise se situe dans l'intégration. Depuis le début de l'année, le groupe zurichois a déjà englouti pas moins de cinq sociétés: Victa Food, DNIV, Acutest, Refarmed et Georg Breuer.

"Si la croissance et le flux de trésorerie disponible ont été plutôt décevants, l'Ebit a finalement commencé à se redresser", relève Vontobel dans un commentaire. Reste à voir dans quelle mesure le potentiel de croissance se traduira par des résultats opérationnels à l'avenir, indique la banque de gestion, qui juge modeste les ambitions affichées par DKSH au vu des acquisitions réalisables avec les 306 millions de liquidités nettes.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) salue pour sa part le maintien de la dynamique de croissance, soutenu par la diversification géographique des activités du groupe, dont elle recommande l'achat du titre (surpondérer).

Un appel qui n'a visiblement pas été entendu par les détenteurs de capitaux. Après une séance dans le rouge, l'action DKSH a fini en forte baisse de 8,4% à 74,60 francs suisses, alors que l'indice SPI a pris 1,67%.

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