La Deutsche Bank a déclaré qu'elle pourrait devoir payer jusqu'à 1,3 milliard d'euros (1,39 milliard de dollars) au titre d'une action en justice de longue haleine selon laquelle elle aurait sous-payé les actionnaires pour son achat de la division de banque de détail Postbank.

Voici une chronologie de l'histoire tumultueuse de la Deutsche Bank avec la Postbank, qui compte des millions de clients et a ses racines dans le système postal du pays.

2004

La Deutsche Bank et la Postbank signent un accord sur les opérations de paiement.

2006

Josef Ackermann, PDG de la Deutsche Bank, déclare que la banque n'est pas intéressée par le rachat de la Postbank.

2007

Josef Ackermann indique qu'il pourrait être intéressé par le rachat de la Postbank, déclarant qu'il "n'exclut absolument rien".

2008

La Deutsche déclare qu'elle achètera la Postbank dans le cadre d'une manœuvre en deux étapes, en prenant une participation initiale de moins de 30 % avec une option pour lancer ultérieurement une véritable prise de contrôle.

2010

La Deutsche Bank déclare qu'elle prévoit de lever des milliards de capitaux pour acheter le reste de Postbank.

L'éditeur financier allemand Effecten-Spiegel, actionnaire de la Postbank, a annoncé qu'il poursuivait la Deutsche Bank en raison de son offre d'achat à bas prix sur la Postbank.

2011-2012

L'affaire Effecten-Spiegel est renvoyée devant les tribunaux régionaux et supérieurs.

2014

D'autres anciens actionnaires de la Postbank intentent une action en justice concernant le rachat de la Postbank.

2015

La Deutsche Bank fait volte-face et annonce son intention de vendre la Postbank.

2016

Dans une nouvelle volte-face, Deutsche envisage d'opter pour une intégration complète de Postbank au lieu d'une vente.

2017

Deutsche abandonne son projet de vente de Postbank.

Un juge déclare qu'il n'y a aucune preuve de malversation de la part de la Deutsche dans le cadre de l'achat de la Postbank.

2018

Des investisseurs internationaux et allemands poursuivent la Deutsche Bank pour 740 millions d'euros dans le cadre de son rachat de la Postbank.

La Deutsche Bank fusionne avec la Postbank, créant une banque qui compte 20 millions de clients privés et un million de clients commerciaux et d'entreprises.

2020

Un tribunal allemand décide que la Deutsche Bank n'est pas tenue de verser aux anciens investisseurs de la Postbank des indemnités plus élevées que celles offertes dans le cadre de son offre publique d'achat de 2010. Les plaignants font appel.

2022

Un tribunal de grande instance renvoie une affaire concernant des investisseurs de la Postbank devant un tribunal régional.

2023

3 juillet - La Deutsche Bank déclare avoir achevé la quatrième et dernière phase d'un processus d'intégration technologique de plusieurs années avec la Postbank.

20 septembre - La Deutsche a déçu ses clients en raison de défaillances dans les services de la Postbank et consacre des ressources supplémentaires pour regagner rapidement leur confiance, déclare le PDG du prêteur.

2 octobre. - Le principal régulateur financier allemand nomme un superviseur à la Deutsche pour évaluer le service à la clientèle après que l'intégration de la Postbank a laissé des clients se plaindre qu'ils étaient bloqués sur leurs comptes et incapables de joindre les centres d'appel.

20 décembre - La Deutsche déclare que les efforts visant à résoudre les plaintes des consommateurs concernant son unité Postbank se poursuivront jusqu'en 2024, ce qui prendra plus de temps que prévu.

2024

10 avril - Un conflit salarial de plusieurs mois à la Postbank de la Deutsche Bank s'aggrave avec de nouvelles grèves, les employés réclamant une augmentation de salaire de 15,5 %.

17 avril - Un quatrième cycle de négociations salariales pour le personnel de la Postbank échoue.

26 avril - La Deutsche Bank déclare qu'elle va prendre une disposition légale dans le cadre du procès de la Postbank, ce qui aura des répercussions sur les bénéfices du deuxième trimestre et de l'ensemble de l'année.

29 avril - Les actions de la Deutsche chutent fortement après l'annonce de la provision. (1 $ = 0,9343 euros) (Reportage de Tom Sims ; Rédaction de Jan Harvey)