L'avionneur, qui a toutefois dépassé son objectif de 45 livraisons en 2017, a estimé que les prix des Falcon d'occasion ne baissaient plus, une stabilisation augurant un redémarrage du marché des avions neufs après des années de ralentissement.

"Nous avons baissé nos cadences, on verra comment se comporte le marché en 2018 pour voir si on doit adapter nos cadences à la hausse", a déclaré le PDG Eric Trappier lors de la conférence de presse des résultats annuels, confirmant constater une reprise assez forte aux Etats-Unis depuis fin 2017.

L'an passé, 41 Falcon ont été commandés et trois Falcon 5X ont été annulés, contre 33 commandes de Falcon et 12 annulations de 5X en 2016.

Dassault Aviation a lancé le 28 février son nouveau jet d'affaires haut de gamme, le Falcon 6X, après l'abandon du programme Falcon 5X en raison de problèmes de moteur, dans un contexte de reprise de l'aviation d'affaires après une longue récession.

La préparation d'un autre nouveau Falcon est dans une "phase active", a précisé Eric Trappier sans plus de précisions.

ATTENTISME EN INDE ET EN MALAISIE

L'avionneur prévoit aussi de livrer 12 Rafale cette année et espère convaincre de nouveaux pays d'acheter l'avion de combat tricolore et les clients actuels d'exercer leurs options ou de signer d'autres contrats.

Eric Trappier a dit ne pas avoir d'attente particulière concernant une nouvelle commande de Rafale de l'Inde en plus des 36 déjà achetés à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron dans le pays du 9 au 12 mars.

"Nous attendons que les autorités indiennes, un jour, alimentent un peu en Rafale l’Inde, ce qui nous permettra d’ailleurs de monter un petit peu mieux en puissance dans les fabrications de Rafale en Inde", a dit Eric Trappier à des journalistes à l'issue de la conférence de presse.

"Le Rafale, il faut qu’il y ait plus d’avions à fabriquer pour que ça devienne intéressant pour notre partenaire comme pour nous", a-t-il ajouté, faisant référence à Reliance.

En Asie, Dassault Aviation attend également l'issue des élections en Malaisie pour une éventuelle reprise des discussions sur une commande de 18 avions sur fond de tensions avec l'Union européenne sur la baisse des importations d'huile de palme.

Au Moyen-Orient, le groupe compte sur la remontée des cours du pétrole, favorable aux pays clients, tout en précisant que les discussions "avancées" avec les Emirats arabes unis ne portent pour l'instant que sur la modernisation de Mirage.

Dassault Aviation attend également "dans les prochains jours" le versement par le Qatar de l'acompte sur l'option pour 12 Rafale supplémentaires exercée en décembre.

Eric Trappier n'a par ailleurs pas semblé nourrir beaucoup d'illusions sur les chances de vendre le Rafale au Canada, malgré le différend commercial avec les Etats-Unis qui a perturbé les relations entre les deux pays.

"On a suivi avec beaucoup d’attention les difficultés avec Boeing, mais je vois que le F18 de Boeing est candidat", a-t-il constaté. "On connaît la proximité au moins géographique du Canada avec les Etats-Unis et elle n’est pas que géographique".

Dassault Aviation a dit anticiper pour cette année un chiffre d'affaires proche des 4,8 milliards d'euros de 2017, en hausse par rapport aux 3,6 milliards de 2016.

Le groupe a amélioré l'an passé sa marge opérationnelle à 7,2% contre 6,1% en 2016, tandis que son résultat net a augmenté à 489 millions d'euros contre 384 millions, notamment grâce à la contribution accrue de l'équipementier Thales, dont Dassault Aviation détient 25% du capital.

Dassault Aviation a ainsi pu augmenter son dividende à 15,3 euros contre 12,1 euros l'année précédente, tout en continuant à limiter son taux de distribution à 26% pour investir dans de nouveaux programmes.

A 12h09, l'action Dassault Aviation gagne 2,06% à 1 434 euros à la Bourse de Paris.

(Cyril Altmeyer et Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : Thales, Dassault Aviation