New York (awp/afp) - Wall Street a légèrement baissé mercredi, le peu d'actualité économique laissant le champ libre aux incertitudes à l'international et sur la politique américaine: le Dow Jones a perdu 0,29% et le Nasdaq 0,52%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 59,44 points à 20.591,86 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,61 points à 5.836,16 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 8,85 points, soit 0,38%, à 2.344,93 points.

"L'embellie de la Bourse est en train de se heurter à des obstacles, avec notamment des inquiétudes géopolitiques sur la Syrie, la Russie...", a résumé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

La Russie et les Etats-Unis ont exposé leurs divergences sur la Syrie mercredi, et plus largement la défiance qui prévaut entre eux, malgré un entretien entre le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Comme depuis le début de la semaine, les investisseurs ont d'autant plus le loisir de se concentrer sur ces tensions internationales que l'actualité économique est particulièrement légère.

Seul indicateur notable mercredi aux Etats-Unis, les prix à l'importation ont observée une baisse sans surprise en mars.

De façon générale, "plusieurs sujets continuent à freiner l'enthousiasme du marché", a reconnu dans une note Tony Dwyer, de Canaccord.

Il évoquait non seulement les inquiétudes géopolitiques, mais aussi le ton récemment plus agressif de la Réserve fédérale (Fed) sur son resserrement monétaire.

"Et, surtout, il y a des inquiétudes sur la capacité du gouvernement Trump à faire adopter sa réforme fiscale", a enchaîné M. Skrainka. "Les investisseurs sont en train de réévaluer les chances que soient adoptées de telles mesures."

Alors que les promesses de Donald Trump, notamment en matière de fiscalité, avaient fait flamber Wall Street après son élection fin 2016, certains médias ont rapporté en début de semaine que le chef d'Etat était en train de reprendre à zéro son projet de refonte des impôts.

"On s'attend moins à une réforme fiscale cette année", a reconnu M. Hogan, évoquant comme autre facteur négatif l'effet défavorable sur les banques d'un récent bond du marché obligataire.

Le marché obligataire avançait encore mercredi, accélérant sa hausse après une interview de M. Trump, qui a réitéré ses critiques sur la force du dollar et s'est prononcé pour de faibles taux d'intérêt aux Etats-Unis.

Vers 20H40 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,254% contre 2,298% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,894%, contre 2,933% précédemment.

- Delta monte -

Au sein des grandes banques, Wells Fargo, Citi et JPMorgan, qui vont toutes annoncer leurs résultats trimestriels jeudi, ont respectivement perdu 1,92% à 53,12 dollars, 0,88% à 58,51 dollars et 0,38% à 85,40 dollars.

Parmi les autres valeurs, la compagnie aérienne Delta Air Lines, qui a fait part de résultats trimestriels meilleurs que prévu, malgré une hausse des dépenses liées au kérosène, a passé une grande partie de la séance en hausse mais a finalement perdu 0,53% à 45,05 dollars.

Egalement dans le secteur, United Airlines, qui reste dans l'actualité face aux appels au boycott à cause de l'expulsion musclée lundi d'un passager, a cédé 1,10% à 69,93 dollars. Son PDG, Oscar Munoz, a exclu de démissionner.

Le géant des supermarchés Wal-Mart, qui va supprimer des centaines d'emplois lors du mois en cours pour faire des économies, a gagné 0,01% à 73,44 dollars.

La chaîne de magasins agricoles Tractor Supply a chuté de 8,32% à 64,61 dollars après un avertissement de mauvais augure sur ses résultats, le groupe tablant notamment sur une baisse trimestrielle de ses ventes à périmètre comparable.

Le groupe informatique canadien BlackBerry a bondi de 15,97% à 8,93 dollars sur sa cotation new-yorkaise, la justice américaine lui ayant rendu un arbitrage favorable face au fabricant de semi-conducteurs Qualcomm (-3,54% à 53,39 dollars) qui doit lui verser plus de 800 millions de dollars.

Le titre de WhiteWave Foods, spécialiste des produits laitiers bio et d'origine végétale, était suspendu et devait être retiré de la cote à la suite de la finalisation de son rachat par le français Danone.

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