Zurich (awp) - Scission d'activités, augmentation de capital... le géant bancaire Credit Suisse, que les difficultés récurrentes ont amené à entreprendre une vaste réorganisation, avec notamment des coupes drastiques dans les effectifs, alimente plus que jamais des spéculations diverses et variées autour de l'avenir de sa banque d'affaires.

La dernière en date, rapportée par Reuters, fait état de discussions avec de gros investisseurs en vue d'une augmentation de capital à hauteur de plusieurs milliards, selon des sources proches du dossier. La dépêche publiée par l'agence américaine jeudi en fin de séance a fait chuter le cours du titre à un nouveau plus bas historique de 4,647 francs suisses (-5,6%).

Sollicitée par AWP, la direction de la banque aux deux voiles a rappelé dans une prise de position écrite qu'un point de situation sur l'orientation stratégique serait présenté avec les chiffres du troisième trimestre, c'est-à-dire le 27 octobre. "Il serait prématuré de communiquer d'éventuels résultats avant cette date", a insisté une porte-parole.

Scission, démantèlement, renaissance

Pas plus tard que ce matin, le Financial Times (FT) avait indiqué que Credit Suisse envisageait de partager sa division de banque d'affaires en trois unités distinctes, une opération permettant la vente des activités rentables justement dans l'optique d'éviter une augmentation de capital.

La partition se ferait selon un modèle impliquant trois unités: l'activité de conseil du groupe, dont la séparation pourrait intervenir ultérieurement, une banque de défaisance gérant les actifs risqués destinés à la vente et le reste des affaires de la division, affirme le quotidien britannique citant des sources proche du dossier.

A l'époque de l'ancien directeur général Tidjane Thiam, le numéro deux bancaire helvétique avait déjà mis en place une division de défaisance, la Stratégic Resolution Unit (SRU), qui réunissait sous le même toit les activités de l'entreprise non rentables ou devant être cédées pour d'autres raisons.

Début septembre, la Sonntagszeitung avait déjà évoqué un large démantèlement de la banque d'affaires de Credit Suisse. Selon un scénario provisoire qui serait discuté au sein du conseil d'administration de l'établissement zurichois, quelque 5000 emplois pourraient être biffés dans le cadre de cette restructuration.

La semaine dernière, Bloomberg indiquait que la banque aux deux voiles envisageait de déployer à nouveau son activité américaine de banque d'affaires sous le nom "First Boston", reprenant le nom de l'entité rachetée au milieu des années 90. La marque "Credit Suisse First Boston" avait été abandonnée en 2006.

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