Ce remaniement, décidé lors d'une réunion extraordinaire du conseil de surveillance, intervient à la suite de tensions entre dirigeants des deux groupes depuis par la prise de contrôle de Continental par Schaeffler fin 2008.

Schaeffler, qui n'est pas coté et détient 49,9% des droits de vote de Continental, avait réclamé mardi le départ du président de ce dernier, Hubertus Grünberg. Un porte-parole de Schaeffler avait déclaré que Grünberg était un obstacle à la résolution de problèmes se posant aux deux groupes.

Rolf Körfer, l'un des quatre candidats au conseil de surveillance désignés par Schaeffler, en prendra la présidence, a annoncé Continental dans un communiqué. Von Grünberg quitte la présidence mais continuera de siéger au conseil.

"Après une période de discussions intenses, nous avons trouvé une solution qui prend en compte les intérêts de toutes les parties concernées", a dit von Grünberg dans le communiqué.

Les deux groupes sont confrontés à un net ralentissement de la demande due à la crise du secteur automobile. Et Schaeffler doit en outre gérer la dette énorme contractée lors de sa montée au capital de Continental.

L'endettement cumulé des deux groupes dépasse 22 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires qui avoisine 34 milliards.

En Bourse, l'action Continental a perdu 77% de sa valeur au cours des 12 derniers mois, un recul à comparer à la baisse de 45% de l'indice DJ Stoxx européen du secteur automobile.

Continental a déclaré qu'Alan Hippe, son directeur financier depuis juin 2002, quitterait ses fonctions fin février. Son successeur sera nommé "dans les prochaines semaines", a précisé l'entreprise.

Le quotidien allemand Handelsblatt rapporte dimanche que Continental et Schaeffler pourraient recevoir un milliard d'euros d'aides publiques. Les deux sociétés ont refusé de commenter l'information.

Arno Schütze et Peter Starck, version française Marc Angrand