Le numéro deux mondial de la restauration collective derrière le britannique Compass Group s'est toutefois dit prudent, soulignant que cette reprise américaine prendrait du temps, mais les investisseurs ont surtout retenu qu'il n'y avait a priori pas de nouvelle mauvaise surprise à attendre.

"Nous sommes confiants pour cette année même si nous ne sommes pas encore satisfaits de nos niveaux de croissance et de profitabilité. Le redressement est en cours aux Etats-Unis, mais nous ne sommes pas encore aux niveaux que nous visons", a déclaré Denis Machuel, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe a annoncé une croissance interne de 1,6% à 20.407 millions d'euros au cours de l'exercice 2017-18, qui marque un ralentissement par rapport à l'exercice précédent (+1,9%). Le consensus Reuters/Inquiry tablait sur un chiffre de 20.277 millions.

A 10h26, le titre progressait de 6,8761% à 93,88 euros, affichant ainsi la plus forte progression de l'indice CAC 40 (0,28%). Il perd toutefois encore près de 17% depuis le début de l'année.

"Les activités aux Etats-Unis qui posaient problème continuent de montrer des signes de redressement et l'objectif fixé pour l'exercice 2019 ne se traduit par une révision des marges, ce que les plus pessimistes redoutaient", observent les analystes de Jefferies dans une note.

PROBLÈMES IDENTIFIÉS

"Sodexo a connu un exercice difficile, mais nous avons identifié ce qui ne fonctionne pas et ce que nous devons faire pour y remédier", a pour sa part observé Denis Machuel, cité dans un communiqué.

"Les segments santé et éducation en Amérique du Nord continuent à peser sur notre performance. Il faudra un peu de temps pour redresser la situation", ajoute-t-il.

En mars dernier, a révisé en baisse ses prévisions 2017-18 en raison de la faiblesse persistante de ses activités en Amérique du Nord où les réductions de coûts et de nouveaux contrats ont mis du temps à produire leurs effets.

Le groupe a dégagé une marge d'exploitation annuelle de 5,5%, un résultat d'exploitation de 1.128 millions (-15,8%) et un résultat net ajusté de 706 millions (-14,1%) contre un consensus de 1.124 millions pour le résultat opérationnel et de 717 millions pour le résultat net.

Pour l'exercice 2018-19, le groupe vise une croissance interne du chiffre d'affaires comprise entre 2 et 3% et une marge d'exploitation comprise entre 5,5% et 5,7% pour l'exercice en cours, hors effet de change.

Lors de sa journée investisseurs en septembre, le groupe avait déclaré tabler sur une croissance interne du chiffre d'affaires de plus de 3% d'ici l'exercice 2019-2020, avant un retour durable à une marge d'exploitation supérieure à 6%, un objectif également confirmé jeudi.

(Avec la contribution de Jean-Michel Bélot pour la version française, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Dominique Vidalon