par Anna Driver

Exxon Mobil, première capitalisation boursière mondiale, a vu son profit fondre d'un tiers au quatrième trimestre, mais son bénéfice annuel, 45,2 milliards de dollars, établit un nouveau record pour un groupe américain.

"Les résultats parlent d'eux-mêmes", commente Fred Burk de Johnson Lemon Asset Management. "Je pense toujours qu'Exxon est un producteur à bas coût, et un jour ou l'autre, les prix du brut vont rebondir. En ce moment, ils font les choses bien.

Comme tant d'autres secteurs, celui de l'énergie est touché de plein fouet par la récession et le recul de la demande, mais les mastodontes que sont Exxon ou Chevron disposent de trésoreries abondantes leur permettant de surmonter la crise.

Exxon a fait état d'un bénéfice net à 7,8 milliards de dollars, 1,55 dollar par action, contre 11,7 milliards de dollars, 2,12 dollars par action, un an auparavant.

En moyenne, les analystes anticipaient 1,45 dollar par action.

Chevron, deuxième groupe pétrolier américain, a quant à lui publié un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars ou 2,44 dollars par action, contre 4,88 milliards ou 2,32 dollars par titre.

Le chiffre d'affaires a reculé de 28% à 43 milliards de dollars.

Hors plus-value liée à un échange d'actifs, de 600 millions de dollars, le bénéfice de Chevron a reculé par rapport à l'année dernière, mais ces 2,23 dollars dégagés par action surpassent les attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur 1,79 dollar par action.*

MEILLEURES MARGES DE RAFFINAGE

Les activités de raffinage d'Exxon ont bénéficié de la baisse des prix du brut par rapport à ceux de l'essence ou du diesel, ce qui lui a permis d'accroître de 147 millions de dollars sa marge trimestrielle sur ce segment à 2,41 milliards de dollars.

Ce gain est cependant assez dérisoire si on le compare à la chute de 2,57 milliards de dollars des bénéfices tirés en amont de la production de gaz et de pétrole, tombés à 5,63 milliards de dollars au cours du trimestre.

La production du groupe a chuté de 45.000 barils par jour à 2,47 millions de bpj, principalement en raison des restrictions de production décidées par l'Opep.

En incluant le gaz, la production totale d'hydrocarbures a chuté à 4,11 millions de barils équivalent pétrole par jour contre 4,25 millions un an auparavant.

Du côté de Chevron, la production a chuté d'environ 70.000 bpj à 2,54 millions de barils équivalent pétrole, cette fois en raison des difficultés liées au passage d'ouragans dans le golfe du Mexique.

Cela a fait reculer de 35% les résultats de sa branche production à 3,15 milliards de dollars. Cette baisse a été plus que compensée par le bond des profits dans le raffinage, qui sont passés de 204 millions à 2,08 milliards.

Le chiffre d'affaires a chuté de 28% à 43 milliards.

Version française Nicolas Delame