Alphavalue - Depuis la crise souveraine de 2011, qui fut à l’origine d’une correction massive sur le titre, l'action Capgemini affiche une hausse constante, progressant de 14% sur 12 mois (contre 30% pour Atos et -17% pour Indra Sistemas) et de 12% depuis le début de l’année (contre 6,7% pour Atos et -10% pour Indra Sistemas).

De manière générale, une macroéconomie convalescente ne plaide pas en faveur des investissements informatiques de la part des entreprises. Toutefois, les réductions de ces dépenses informatiques n'affectent pas tous les projets de la même manière, et surtout pas ceux qui contribuent à la réduction des coûts. Cela semble être la raison principale pour laquelle les contrats de sous-traitance sont résilients dans les environnements économiques difficiles. Capgemini s'est clairement appuyée sur les revenus de ses activités d'externalisation, qui représentent 38% du total de son CA. Cela a fait office de coussin amortisseur. De même, dans un environnement morose depuis le début de l'année 2012, Capgemini a réussi à augmenter les prix de vente de ses services technologiques (1,3% au T3 12, venant interrompre une série de baisses de prix trimestrielles) grâce au lancement de nouvelles offres différenciées.

Contrairement à Indra Sistemas, peu populaire auprès des investisseurs en raison de sa forte exposition à l'économie déprimée espagnole, Capgemini n'est pas pénalisée par sa forte exposition européenne (72% du CA).

La force de Capgemini a été et reste sa stratégie agressive dans ses activités « offshore » qui consiste à augmenter considérablement ses effectifs en Inde et dans les autres pays à bas coûts. Récemment, la direction a confirmé sa décision d'augmenter les effectifs « offshore », bien au-delà du niveau actuel, avec 80 000 personnes prévues d'ici 2015, par rapport aux 46 000 personnes du S1 12, dont environ 37 000 en Inde. C'est certainement pour rester compétitif compte tenu des écarts de frais de personnel entre la main-d'œuvre « offshore » et « onshore » (coût par tête de 1:6 basé sur les chiffres de 2011). Toutefois, il sera utile de vérifier la pertinence de cette stratégie avec le retour du « onshoring », dynamique observée dans le secteur manufacturier. S'appliquera-t-elle aussi aux services informatiques, alors que ceux-ci deviennent de plus en plus complexes et nécessitent d’être toujours plus près des utilisateurs de ces services informatiques et de développement?

Capgemini est bien placée pour extraire le meilleur de ces tendances mondiales. En termes de valorisation, il y a un potentiel important (24% à €46/titre), soutenu par tous les indicateurs. En particulier, le par le DCF et le calcul de la NAV, qui affichent des objectifs de cours généreux situés entre €44/titre et €48/titre. Le cours devrait poursuivre sa hausse et sa surperformance, alors que la direction a confirmé sa capacité à afficher une solide maîtrise des coûts.