Londres (awp/afp) - Le géant britannique des télécoms BT a annoncé jeudi des résultats mitigés pour les neuf premiers mois de son exercice comptable 2018-2019, les derniers présentés par son directeur général éconduit dont le successeur prend ses fonctions dès vendredi.

Entre le 1er avril et le 31 décembre, le bénéfice après impôt du groupe a progressé de 26% à 1,646 milliards de livres (1,9 milliard d'euros), mais la comparaison avec l'année précédente est faussée par un changement de norme comptable.

A périmètre constant, c'est-à-dire hors éléments exceptionnels, son bénéfice avant impôt s'est effrité de 1% à 2,487 milliards de livres.

Son bénéfice brut d'exploitation (Ebitda) à périmètre constant a été stable.

Le groupe a expliqué d'un côté avoir enregistré une hausse de ses revenus tirés des particuliers et profité d'économies liées à ses récentes restructurations - en particulier la suppression prévue de 13.000 emplois et le déménagement de son siège londonien.

Mais, de l'autre côté, BT a subi un effritement des revenus de sa filiale Openreach, qui gère le réseau pour l'ensemble des opérateurs au Royaume-Uni et dont les prix régulés ont été abaissés sur décision des autorités. Le groupe a aussi pâti d'une moins bonne performance vis-à-vis des entreprises.

Le chiffre d'affaires de BT s'est effrité in fine de 1%, à 17,6 milliards de livres.

Dans un communiqué, le directeur général sur le départ Gavin Patterson a assuré "passer le relais alors que l'entreprise est engagée dans une bonne dynamique". M. Patterson a été écarté en raison des performances financières et boursières décevantes du groupe, qui a aussi subi l'impact ces dernières années d'un retentissant scandale comptable en Italie.

Son successeur, Philip Jansen, prend ses fonctions dès vendredi.

Dernièrement, l'une des priorités du groupe pour ses clients a été de renforcer la qualité du signal wifi chez les particuliers, avec un programme censé garantir un signal fort dans chaque pièce du domicile.

La filiale mobile de BT, EE, a poursuivi de son côté avec succès ses tests de son réseau de nouvelle génération 5G à Londres. Elle prévoit de lancer son signal 5G dans 16 grandes villes britanniques dès 2019.

Face à cette avancée, les rivaux de BT au Royaume-Uni, Vodafone et O2, ont annoncé la semaine dernière qu'ils étendaient leur partenariat dans les réseaux afin d'y inclure la 5G.

Le Royaume-Uni a été l'un des premiers pays d'Europe à mettre en branle le processus d'attribution des fréquences 5G, même si les offres commerciales n'ont pas encore été vraiment lancées.

L'action BT cédait 2,03% à 229,25 pence vers 08H30 GMT à la Bourse de Londres, où elle constituait une des baisses les plus spectaculaires d'un marché en nette hausse. Les investisseurs ne semblaient pas se satisfaire de la promesse de BT de voir son Ebitda annuel s'approcher du haut de la fourchette prévue.

afp/al