BP, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis l'explosion de la plateforme Deep Water le 20 avril dernier, rebondit de 6,34% à 638,35 pence à Londres. Le marché salue la décision de la compagnie pétrolière britannique de réduire de 10% ses dépenses d'investissement par rapport à la somme prévue de 18 milliards de dollars, de céder pour 10 milliards d'euros d'actifs non stratégiques et de suspendre le versement des dividendes cette année.

Hier soir, à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche avec Barack Obama, les dirigeants de BP ont accepté de placer 20 milliards de dollars sur un fonds indépendant, pour aider à payer les dommages causés par la marée noire dans le golfe du Mexique.

Pour les analystes, ces dispositions permettent à BP de préserver sa flexibilité bilancielle (ratio d'endettement cible dans le bas de la fourchette de 20-30%) pour faire face à de probables décaissements ultérieurs (amendes, pénalités) pouvant être très significatifs. Ces mesures rassurent sur l'échéancier étalé des décaissements qui ne menace pas la viabilité financière du groupe.

Depuis plusieurs jours, le marché attendait ce type d'accord politique entre BP et le gouvernement américain qui augmente le visibilité sur les coûts potentiels.

D'autres sont plus prudents. Un des plus gros investisseurs au capital de BP a déclaré à Reuters que le groupe "a beaucoup cédé aux responsables politiques, et au final, il faudra bien que quelqu'un paie le prix".

(P-J.L)