BP flambe de 9,5% à 369 pence à la Bourse de Londres. Le marché salue la décision de la compagnie pétrolière britannique de réduire de 10% ses dépenses d'investissement par rapport à la somme prévue de 18 milliards de dollars et d'augmenter les cessions d'actifs non stratégiques à 10 milliards de dollars. A l'issue d'une réunion à la Maison Blanche avec Barack Obama, les dirigeants de BP ont accepté de placer 20 milliards de dollars sur un fonds indépendant, pour aider à payer les dommages causés par la marée noire dans le golfe du Mexique.

De plus, Carl-Henric Svanberg, président de BP, a déclaré que les actionnaires ne toucheraient pas de dividendes cette année. La reprise du dividende, payé chaque trimestre, n'est pas envisagé avant 2011, au moment de la publication des résultats du quatrième trimestre.

BP s'est engagé à assumer toutes ses responsabilités dans la catastrophe et à réparer les dégâts infligés à l'environnement. Le groupe a également promis de traiter rapidement et honnêtement les demandes d'indemnisations.

Ces dispositions permettent à BP de préserver sa flexibilité bilancielle (ratio d'endettement cible dans le bas de la fourchette de 20-30%) pour faire face à de probables décaissements ultérieurs (amendes, pénalités) pouvant être très significatifs, souligne Oddo. Ces mesures rassurent sur l'échéancier étalé des décaissements qui ne menace pas la viabilité financière du groupe.

Toutefois, les inconnues restent nombreuses sur le dossier (fuite toujours non-maîtrisée, ouragans possibles, causes de l'accident, poursuites judiciaires, montant des amendes), tempère l'analyste. Il a donc ajusté ses estimations pour intégrer l'ensemble de ces modalités et les risques en suspens, et abaissé son objectif de cours de 620 pence à 510 pence.

La volatilité devrait rester importante, mais l'upside de 51% sur les cours actuels et la valorisation massacré incitent néanmoins le broker à conserver son opinion Achat.

(P-J.L)