ABIDJAN, 31 janvier (Reuters) - Bolloré veut investir dans des projets ferroviaires en Afrique dans un contexte d'expansion des échanges commerciaux entre pays africains.

L'investissement industriel devrait augmenter rapidement en Afrique durant la prochaine décennie, les sociétés internationales déplaçant leur production au plus près d'un marché qui représente des centaines de millions de consommateurs, a dit Dominique Lafont, directeur général de Bollore Africa Logistics.

"Plus d'investissement industriel implique une croissance des échanges entre pays africains... Nous sommes en position de force pour développer notre réseau africain et capitaliser sur cette tendance", a-t-il ajouté, observant que les entreprises chinoises prennent des initiatives allant dans le même sens.

Alors que les échanges de l'Afrique avec le reste du monde explosent, grâce à l'exportation de ressources naturelles, le commerce intérieur souffre des droits de douane et d'infrastructures médiocres.

Le commerce inter-africain, en tant que pourcentage du total des échanges, s'est réduit de moitié depuis les années 90 à tout juste 11%, observent les Nations unies. Par comparaison, le commerce intra-européen représente 70% des échanges totaux.

Bolloré, leader des services portuaires et de logistique en Afrique, gère déjà deux réseaux ferroviaires, l'un au Cameroun et l'autre qui relie la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, avec pour objectif de prolonger la ligne jusqu'au Niger.

La filiale Bollore Africa Logistics compte investir 300 millions d'euros cette année dans diverses concessions et projets de logistique.

Avec un chiffre d'affaires de 2,7 milliards d'euros, qui a pratiquement triplé ces dernières années, la filiale représente le quart environ du C.A. du conglomérat. Elle gère des ports dans 14 pays, surtout en Afrique de l'ouest et Afrique centrale, et contrôle 13% environ du marché de la logistique portuaire en Afrique, a précisé Lafont.

Mais la moitié des ports du continent étant encore entre les mains des Etats, Bollore Africa Logistics se prépare à une vague de privatisations dans la décennie à venir, a-t-il ajouté. (Daniel Flynn, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)