Oslo (awp/afp) - La compagnie à bas coût Norwegian Air Shuttle, qui a creusé ses pertes trimestrielles à cause d'effets de base défavorables, a chiffré jeudi à près de 52 millions d'euros le coût attendu de l'immobilisation de ses Boeing 737 MAX.

Le premier trimestre est traditionnellement la période la moins prolifique pour le transport aérien, d'autant que les vacances de Pâques sont cette année tombées en avril.

La perte nette de Norwegian s'est élevée à 1,48 milliard de couronnes (153,9 millions d'euros) contre 46 millions un an plus tôt, un exercice alors marqué par une plus-value exceptionnelle.

La perte d'exploitation s'est en revanche contractée, à 1,46 milliard contre 2,23 milliards il y a un an, pour un chiffre d'affaires en hausse de 14%, à près de 8 milliards de couronnes.

Globalement dans le haut des attentes, les résultats ont été salués à la Bourse d'Oslo, où l'action a bondi de 5% à l'ouverture.

Cité dans le rapport, le directeur général Bjoern Kjos s'est dit "satisfait des développements positifs" au cours du trimestre "malgré le problème des 737 MAX".

Si une augmentation de capital de 3 milliards de couronnes a soulagé ses difficultés financières en début d'année, Norwegian pâtit des problèmes du Boeing 737 MAX, modèle interdit de vol après deux accidents mortels rapprochés et dont elle exploite déjà 18 appareils.

Dans une mise à jour de ses prévisions annuelles, la compagnie a chiffré jeudi à "jusqu'à 500 millions de couronnes" les conséquences de l'immobilisation de ses avions. Une facture qu'elle a dit dans le passé vouloir envoyer à l'avionneur américain.

"Nous avons eu des rencontres productives avec Boeing où nous avons discuté de la manière de gérer les difficultés que la situation du MAX provoque pour Norwegian", a déclaré M. Kjos jeudi.

Ces déboires rendent plus difficile à atteindre l'objectif de repasser dans le vert en 2019, après deux années consécutives de pertes.

La troisième low cost européenne paie le prix d'une politique d'expansion ambitieuse, notamment en jouant les pionnières dans le long courrier low cost, ce qui a considérablement accentué ses coûts et sa dette.

Elle met désormais l'accent sur la réduction des coûts, disant avoir économisé au cours du trimestre 467 millions de couronnes. En décembre, elle avait annoncé un programme d'économies de 2 milliards de couronnes.

Depuis le début de l'année, elle a aussi négocié avec Airbus et Boeing le report de livraison de nombreux appareils afin d'alléger ses obligations financières à court terme.

De nouveaux accords en ce sens ont été annoncés mercredi, portant sur des Airbus A320neo et A321 LR ainsi que sur 14 Boeing 737 MAX: cet étalement des livraisons devrait lui permettre de réduire de 2,1 milliards de dollars ses investissements prévus en 2019 et 2020.

afp/buc