ADDIS-ABEBA/SEATTLE/PARIS, 4 avril (Reuters) - Les autorités éthiopiennes vont présenter jeudi à 07h30 GMT un premier rapport sur la catastrophe aérienne du Boeing 737 MAX de la compagnie Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts le 10 mars, a annoncé mercredi le ministère éthiopien des Transports.

Selon deux sources, le système anti-décrochage MCAS de l'appareil, qui s'est écrasé peu après son décollage, s'est remis en marche et a précipité la chute de l'avion après avoir été désactivé dans un premier temps par les pilotes à la suite de données suspectes reçues d'un capteur.

Le logiciel MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) est destiné à incliner automatiquement le nez de l'appareil pour maintenir l'effet ascensionnel. Il est soupçonné d'avoir accentué la chute de l'avion d'Ethiopian mais aussi celle d'un autre Boeing 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air en octobre, accident qui a fait 189 victimes.

Ces deux catastrophes ont entraîné l'immobilisation de tous les appareils de ce modèle, le plus vendu de Boeing.

Boeing a déclaré mercredi dans un communiqué avoir procédé à un test de la mise à jour du logiciel MCAS, qui s'est avéré concluant.

L'aviation civile américaine (FAA) a annoncé mercredi soir qu'elle allait mettre sur pied une équipe composée d'experts américains et internationaux chargée de vérifier la sécurité du modèle 737 MAX. Elle n'a pas précisé qui composerait ce panel.

L'enquête sur la catastrophe en Ethiopie cherche à établir si le logiciel peut se réactiver automatiquement sous certaines conditions, sans que les pilotes l'aient rebranché.

Les enquêteurs s'efforcent aussi de déterminer si l'équipage a respecté toutes les étapes de la procédure d'urgence, notamment la recommandation de stabiliser l'appareil avant de débrancher le logiciel.

D'après l'une des sources, les pilotes ont redressé l'avion à deux reprises au moins avant de désactiver le système mais les premières données de vol indiquent que l'appareil avait tendance à piquer lorsque l'équipage a éteint le MCAS.

Une fois le logiciel débranché, l'avion est remonté d'environ 2.000 pieds en quelques minutes avant de plonger vers le sol lorsque le MCAS est de nouveau intervenu pour des raisons encore inconnues. (Eric M. Johnson, Tim Hepher et Jason Neely; Benoît Van Overstraeten et Jean Terzian pour le service français)