par Bill Rigby et Laura Myers

"En dépit d'une réunion qui s'est poursuivie tard dans la nuit puis toute la journée, les discussions constantes avec le groupe Boeing sur la convention collective n'ont pas répondu à nos préoccupations", déclare Tom Wroblewski, président de l'International Association of Machinists (IAM) pour la région de Seattle, dans une lettre adressée aux membres du syndicat. "La grève va avoir lieu".

Une grande majorité des adhérents du syndicat avaient rejeté mercredi la proposition de convention collective de la direction et voté la grève, mais le début du mouvement avait été retardé de 48 heures pour donner un délai supplémentaire aux négociations.

Les discussions entre Boeing, l'IAM et des médiateurs fédéraux se sont déroulées dans le parc Disney de Coronado Springs près d'Orlando en Floride, où l'IAM organise sa convention, qui a eu lieu tous les quatre ans, à compter de dimanche.

"Au cours des deux derniers jours, Boeing, le syndicat et les médiateurs fédéraux ont travaillé dur pour envisager (...) les options pouvant mener à un accord. Malheureusement, les divergences étaient trop importantes pour y parvenir", déclare Scott Carson, directeur général de Boeing Commercial Airplanes, dans un communiqué.

PAS DE NOUVELLE RENCONTRE PRÉVUE

Aucune nouvelle rencontre n'est prévue. Les deux parties attendent désormais un geste l'une de l'autre. Le porte-parole de Boeing, Tim Healy, a déclaré que le groupe était prêt à "écouter" l'IAM.

"Si la compagnie veut parler, ils ont mon numéro, ils peuvent me trouver au piquet de grève", a déclaré Wroblewski dans un message à destination des membres du syndicat.

Les salariés se sont d'ores et déjà préparés à la grève. Ils ont stocké du café et de la soupe pour réchauffer ceux qui tiendront le piquet de grève à l'usine d'Everett, dans l'Etat de Washington.

"Nous ne sommes pas ici pour l'argent, nous sommes ici pour l'assurance santé qu'ils veulent supprimer", a expliqué Joseph Young, qui travaille pour Boeing depuis 21 ans.

La plupart des 27.000 adhérents du syndicat devraient cesser le travail à partir de vendredi minuit, heure de Seattle, lorsque l'actuelle convention collective, valable trois ans, expirera.

Ce mouvement devrait mettre à l'arrêt les lignes d'assemblage des avions du groupe et menacer celui-ci de pertes susceptibles d'atteindre 100 millions de dollars par jour.

La grève sera la quatrième en 20 ans déclenchée par l'IAM, implanté principalement dans les usines d'avions de ligne de Boeing de la région de Seattle.

La dernière grève chez Boeing remonte à 2005; elle avait alors duré 28 jours, après lesquels une convention collective avait été adoptée par défaut, le rejet des propositions de la direction n'ayant pas été assez massif pour permettre la poursuite du mouvement.

En 1995, les membres de l'IAM avaient cessé le travail pendant 69 jours.

Avec Bill Rigby à New York et Laura Myers à Everett, version française Marc Angrand et Gwénaelle Barzic