Zurich (awp) - Le groupe énergétique BKW a racheté à son homologue Alpiq sa participation de 38,7% dans l'énergéticien AEK. Le groupe bernois, déjà actionnaire majoritaire du fournisseur soleurois d'énergie, est désormais quasiment propriétaire exclusif, avec une part de 93% au capital. Son homoloque vaudois compte pour sa part utiliser le produit de la vente pour réduire sa dette.

Les deux parties ont convenu de ne pas divulguer les détails financiers de l'opération, qui doit encore recevoir le feu vert de la Commission de la concurrence (Comco).

AEK reste solidement ancrée dans la région de Soleure et "pourra bénéficier du vaste portefeuille de prestations de BKW", tandis que les clients de ce dernier pourront "profiter des compétences d'AEK dans le domaine du contracting", a souligné jeudi le groupe bernois dans un communiqué.

"AEK est une entreprise qui connaît le succès sur le marché et qui est bien dirigée", a affirmé la directrice générale (CEO) de BKW, Suzanne Thoma, lors d'une téléconférence. Le groupe bernois a l'intention de poursuivre le développement de l'entreprise soleuroise pour en faire un fournisseur de services énergétiques intégrés avec un fort ancrage régional.

Pirmin Bischof, président du conseil d'administration d'AEK et accessoirement Conseiller aux États du canton de Soleure s'est dit soulagé qu'une "solution stable" ait pu être trouvée pour l'avenir de l'entreprise, évoquant même une configuration "idéale", après les incertitudes causées par les déclarations d'Alpiq en novembre dernier auprès des collaborateurs et des clients.

RÉDUCTION DE L'ENDETTEMENT

De son côté, Alpiq a précisé, dans un communiqué distinct, qu'il allait utiliser les liquidités dégagées par cette opération à la réduction de l'endettement net et la consolidation du bilan. Le groupe "continue de mettre en oeuvre la transformation (...) avec rigueur", a-t-il souligné, ajoutant évaluer d'autres cessions.

L'énergéticien romand, qui a ouvert aux investisseurs son portefeuille hydroélectrique, a par ailleurs réaffirmé qu'il souhaitait s'affranchir à l'avenir de sa dépendance face aux prix de gros. Alpiq, qui a essuyé une perte nette de 830 mio CHF au cours de l'exercice écoulé, avait déjà vendu en mars les près de 12% qu'il détenait dans Romande Energie Commerce.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), ce désinvestissement n'a rien de surprenant. Son analyste estime le montant que BKW a dû débourser au total entre 100 et 150 mio CHF pour les 38,7% d'Alpiq, les 7,3% de Toff, les 4,4% d'EBM et les 2,7% d'EBL dans AEK.

Vontobel relève que l'impact de la vente d'AEK sur la trésorerie d'Alpiq sera limité, étant donné le dividende relativement modeste lié à sa participation, et juge la transaction positive, dans la mesure où elle permet au groupe romand de réduire son endettement net.

A la Bourse, les titres des deux énergéticiens ont connu des sorts différents. A 16h40, alors que la nominative BKW se délestait de 0,2% à 41,45 CHF, celle d'Alpiq s'octroyait 2,1% à 67,40 CHF. Leur indice de référence (SPI) penchait très légèrement vers le rouge (-0,07%).

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