Le constructeur automobile allemand dit avoir accepté la proposition de Thomas Steg d'assumer l'entière responsabilité de ces essais, menés en 2014, et dont l'existence a été révélée vendredi par le New York Times.

Jens Hanefeld, chargé des dossiers politiques internationaux et européens chez Volkswagen, assumera l'intérim à la direction des relations publiques, a fait savoir le constructeur.

Les essais ont été effectués par le Groupe européen de recherche sur l'environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), mandaté par les constructeurs automobiles allemands selon le quotidien américain. L'EUGT a été dissous l'an dernier.

Lors de ces tests, des singes de laboratoire étaient forcés à inhaler des émanations de diesel provenant d'une voiture Volkswagen. Le but de l'EUGT était de défendre l'utilisation du diesel après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné le carburant comme cancérigène, toujours selon le Times.

REVERS

Lundi soir, le président du directoire de Volkswagen, Matthias Müller, a estimé que les études menées sur les singes et des humains étaient "immorales et répugnantes".

"Les méthodes utilisées par l'EUGT aux Etats-Unis étaient mauvaises, elles étaient immorales et répugnantes", a déclaré Matthias Müller lors d'une réception de nouvel an lundi soir à Bruxelles, réagissant pour la première fois aux révélations du quotidien américain.

"Je regrette que Volkswagen ait été impliqué dans cette affaire en tant que l'un des parrains de l'EUGT", a-t-il ajouté.

"Au cours du week-end, nous avons compris une fois de plus que nous avions encore beaucoup à faire pour regagner la confiance perdue", a ajouté le président du directoire.

"Nous devons vivre avec des revers et les affronter", a-t-il continué, en indiquant que l'article du New York Times montrait que Volkswagen devait améliorer ses normes éthiques.

D'après le New York Times et le Stuttgarter Zeitung, l'organisme de recherche était totalement financé par Volkswagen, Daimler et BMW. Les trois constructeurs ont dénoncé ces tests dès samedi.

Le Stuttgarter Zeitung a de son côté rapporté dimanche que l'EUGT avait fait procéder à une étude scientifique sur les effets du dioxyde d'azote - que l'on trouve dans les gaz d'échappement - sur des cobayes humains, environ 25 jeunes gens en bonne santé.

Le gouvernement allemand a qualifié lundi ces tests, qu'ils soient effectués sur des hommes ou des singes, d'"injustifiables".

(Maria Sheahan; Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Bayerische Motoren Werke, Daimler, Volkswagen