BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE Institut des comptes nationaux
2021-04-19
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Le PIB a fléchi de 6,3 % en 2020, le recul le plus marqué depuis la Seconde Guerre mondiale
L'Institut des comptes nationaux (ICN) publie une version révisée des comptes trimestriels de 2020, dans laquelle il est tenu compte, notamment, des données les plus récentes de la balance des paiements, du marché du travail et des comptes des administrations publiques qui seront publiés le 20 avril. Conformément aux meilleures pratiques européennes, ces derniers ont été mis à jour pour les trois dernières années.
L'activité économique se tasse légèrement (-0,1 %) au quatrième trimestre de 2020
Au quatrième trimestre de 2020, le produit intérieur brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières et des effets de calendrier a reculé de 0,1 % par rapport au trimestre précédent. À un an d'écart, l'activité économique s'est inscrite en forte baisse avec une évolution de -4,9 %, l'économie se situe donc toujours à un niveau très éloigné de celui prévalant avant la crise du COVID-19.
Par rapport au trimestre précédent, la valeur ajoutée a progressé de 5,1 % dans l'industrie et de 2,2 % dans la construction ; elle s'est cependant réduite de 0,6 % dans les services.
Les dépenses de consommation des ménages ont diminué de 6,4 %, tandis que leurs investissements ont augmenté de 1,8 %. Les entreprises ont elles aussi accru leur formation brute de capital fixe (+4,6 %). Les pouvoirs publics ont pour leur part intensifié tant leurs dépenses de consommation que celles d'investissement, de, respectivement, 0,3 et 2,4 %.
Les exportations de biens et de services ont progressé de 3,7 % et les importations de 1,9 %. La contribution positive des exportations nettes à la croissance économique s'est établie à 1,4 point de pourcentage.
La croissance économique s'établit à -6,3 % sur l'ensemble de 2020, ce qui confirme l'estimation précédente
Le PIB en volume, qui s'était accru de 1,8 % en 2019, a régressé de 6,3 % en 2020, sous l'effet de la crise sanitaire. Ce fléchissement de l'activité est le plus significatif depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et plus de trois fois supérieur à celui observé lors de la Grande Récession (-2,0 %) de 2009.
Dans les services, la valeur ajoutée a reculé de 6,5 % en 2020, alors que l'activité dans ce secteur avait encore progressé de 1,6 % en 2019. Ce tassement est essentiellement le fait de la branche d'activité
- commerce, réparation d'automobiles et de motocycles, transports et entreposage, hébergement et restauration », qui a terriblement souffert des mesures gouvernementales adoptées à la suite de la crise du COVID-19 et qui s'est dès lors repliée de 13,5 % (-2,3 points de pourcentage de contribution à la croissance du PIB). La baisse la plus sévère a néanmoins été observée dans la branche d'activité des
- arts, spectacles et activités récréatives et autres activités de services », où la valeur ajoutée a chuté de 22,1 % (-0,4 point de pourcentage de contribution à la croissance du PIB).
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L'industrie a accusé un repli de 4,1 % en 2020, après une croissance positive de 2,2 % en 2019. La construction a, elle aussi, reculé de 4,7 % sur l'ensemble de l'année, par rapport à une progression de 4,2 % en 2019.
Les dépenses de consommation des ménages se sont inscrites en nette baisse, de 8,7 %, tout comme leurs dépenses d'investissement (-6,9 %). Les pouvoirs publics ont eux aussi réduit leurs investissements (-1,4 %), tandis qu'ils ont légèrement augmenté leurs dépenses de consommation (+0,6 %). Les investissements des entreprises ont également été très fortement affectés par la crise du COVID-19 et par l'incertitude qui en découle et ont chuté de 7,8 %.
Le COVID-19 a aussi perturbé le commerce international et, dès lors, les flux d'importations et d'exportations de la Belgique. Sur l'ensemble de l'année 2020, le volume des exportations s'est contracté de 4,6 % et celui des importations de 4,3 %. Par conséquent, les exportations nettes de biens et de services ont contribué négativement (-0,3 point de pourcentage) à la croissance économique.
L'emploi reste stable malgré la crise du COVID-19
L'emploi intérieur a progressé de 0,6 % au quatrième trimestre de 2020, une hausse qui s'explique par des augmentations quasi identiques du nombre de salariés et du nombre d'indépendants, de, respectivement, 0,6 et 0,7 %. Par rapport à la période correspondante de 2019, le nombre de travailleurs s'inscrit toutefois en retrait de 0,3 % (ce qui correspond à une baisse de 13 000 personnes). Le volume de travail des salariés s'est replié de 1,9 % comparativement au trimestre précédent.
En moyenne, sur l'ensemble de 2020, l'emploi intérieur est resté pratiquement stable - une baisse marginale, de 800 personnes, ayant été enregistrée -, alors qu'en 2019, l'emploi avait augmenté de 75 600 personnes (+1,6 %). Cette quasi-stabilisation de l'emploi intérieur reflète la contraction du nombre de salariés (-14 900 personnes), laquelle a été presque entièrement compensée par l'accroissement du nombre d'indépendants (+14 100 personnes). Comparée à l'évolution très volatile de l'activité économique, celle de l'emploi est donc demeurée plus stable, principalement grâce aux mesures de soutien des pouvoirs publics.Le volume de travail des salariés, par contre, a subi l'influence directe de l'évolution de l'activité économique et s'est contracté de 6 %.
Les principales données administratives étaient disponibles, comme il est d'usage, pour cette publication. Toutefois, la pandémie suscite certaines incertitudes. Celles-ci se situent sur le front de la production non marchande et des composantes de l'optique des dépenses.
En ce qui concerne la correction des variations saisonnières des séries, les directives d'Eurostaten la matière ont été suivies afin d'estimer l'impact du COVID-19 aussi précisément que possible.
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PIB, EVOLUTIONS TRIMESTRIELLES EN VOLUME | PIB ET ÉVOLUTION CONJONCTURELLE | |
(données corrigées des effets saisonniers et de calendrier) | 6 | 10 |
Pourcentages de variation par rapport à | 3 | 0 |
la période correspondante | la période | 0 | −10 |
de l'année précédente | précédente |
−3 | −20 | ||||||||||||||||||||||||
2018 I | 1,4 | 0,4 | −6 | −30 | |||||||||||||||||||||
II | 1,6 | 0,5 | |||||||||||||||||||||||
III | 2,0 | 0,3 | −9 | −40 | |||||||||||||||||||||
IV | 2,1 | 0,9 | −12 | −50 | |||||||||||||||||||||
2019 I | 1,9 | 0,2 | |||||||||||||||||||||||
II | 1,7 | 0,3 | −15 | −60 | |||||||||||||||||||||
III | 1,9 | 0,5 | ||||||||
IV | 1,6 | 0,6 | ||||||||
2020 I | -2,0 | -3,3 | ||||||||
II | -14,0 | -11,9 | ||||||||
III | -4,3 | 11,8 | ||||||||
IV | -4,9 | -0,1 | ||||||||
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Croissance du PIB en volume (pourcentage de variation par rapport au trimestre correspondant de l'année précédente)
Enquête de conjoncture
(données lissées, échelle de droite)
Enquête de conjoncture
(données brutes, échelle de droite)
PRINCIPALES COMPOSANTES
(pourcentages de variation en volume par rapport à la période précédente, corrigés des variations saisonnières et des effets de calendrier)
2019 | 2020 | |||||||||
I | II | III | IV | I | II | III | IV | |||
1. Valeur ajoutée | ||||||||||
Industrie | 0,9 | 0,1 | 1,2 | 0,2 | -1,7 | -12,9 | 11,9 | 5,1 | ||
Construction | 0,8 | -0,1 | 1,4 | 2,2 | -5,2 | -13,5 | 17,8 | 2,2 | ||
Services | 0,0 | 0,4 | 0,3 | 0,5 | -3,0 | -11,5 | 10,6 | -0,6 | ||
P.m. PIB | 0,2 | 0,3 | 0,5 | 0,6 | -3,3 | -11,9 | 11,8 | -0,1 | ||
2. Dépenses | ||||||||||
Dépenses de consommation privée (1) | 0,0 | 0,6 | 0,8 | 0,6 | -6,1 | -12,8 | 17,2 | -6,4 | ||
Dépenses de consommation finale des | ||||||||||
administrations publiques | 0,3 | 0,7 | 0,5 | 1,4 | -0,8 | -3,3 | 4,9 | 0,3 | ||
Formation brute de capital fixe totale | 0,3 | 0,1 | 0,7 | 0,5 | -2,8 | -17,1 | 17,1 | 3,7 | ||
Entreprises | -0,2 | 0,4 | 0,6 | 1,6 | -3,4 | -20,8 | 21,1 | 4,6 | ||
Logements | 1,7 | 0,9 | -1,9 | 0,7 | -4,5 | -13,9 | 18,1 | 1,8 | ||
Administrations publiques | 0,7 | -3,9 | 6,4 | -6,7 | 4,2 | -1,5 | -3,5 | 2,4 | ||
Demande intérieure (hors variations des stocks) | 0,2 | 0,5 | 0,7 | 0,7 | -4,0 | -11,3 | 13,9 | -2,3 | ||
Variations des stocks (2) | -0,5 | 0,2 | -0,6 | 0,0 | 0,9 | -0,6 | -0,8 | 0,8 | ||
Exportations de biens et de services | 0,2 | -0,1 | 0,2 | 1,1 | -0,9 | -13,2 | 10,1 | 3,7 | ||
Importations de biens et de services | -0,4 | 0,4 | -0,3 | 1,3 | -0,6 | -13,3 | 11,5 | 1,9 | ||
Exportations nettes de biens et de services (2) | 0,5 | -0,4 | 0,4 | -0,1 | -0,2 | 0,0 | -1,1 | 1,4 | ||
3. Marché du travail | ||||||||||
Nombre total de travailleurs | 0,5 | 0,4 | 0,4 | 0,4 | -0,3 | -0,8 | 0,2 | 0,6 | ||
Volume de travail des salariés | 0,6 | 0,2 | 0,1 | 0,4 | -3,0 | -11,7 | 12,9 | -1,9 | ||
- Y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages.
- Contribution à la variation trimestrielle du PIB.
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PIB, ÉVOLUTIONS ANNUELLES EN VOLUME
(pourcentages de variation, données corrigées des effets de calendrier)
2017 | 1,6 |
2018 | 1,8 |
2019 | 1,8 |
2020 | -6,3 |
PRINCIPALES COMPOSANTES
(pourcentages de variation en volume par rapport à la période précédente, données corrigées des effets de calendrier)
2017 | 2018 | 2019 | 2020 | ||
1. Valeur ajoutée | |||||
Industrie | 1,0 | -1,5 | 2,2 | -4,1 | |
Construction | 1,5 | 5,1 | 4,2 | -4,7 | |
Services | 1,7 | 2,5 | 1,6 | -6,5 | |
P.m. PIB | 1,6 | 1,8 | 1,8 | -6,3 | |
2. Dépenses | |||||
Dépenses de consommation privée (1) | 1,9 | 1,9 | 1,5 | -8,7 | |
Dépenses de consommation finale des | |||||
administrations publiques | 0,2 | 1,3 | 1,6 | 0,6 | |
Formation brute de capital fixe totale | 1,4 | 3,4 | 3,5 | -6,9 | |
Entreprises | 1,6 | 2,8 | 3,2 | -7,8 | |
Logements | 1,0 | 1,5 | 5,2 | -6,9 | |
Administrations publiques | 1,1 | 11,2 | 2,4 | -1,4 | |
Demande intérieure (hors variations des stocks) | 1,4 | 2,1 | 2,0 | -5,9 | |
Variations des stocks (2) | 0,0 | 0,3 | -0,4 | 0,0 | |
Exportations de biens et de services | 5,5 | 0,6 | 1,0 | -4,6 | |
Importations de biens et de services | 5,2 | 1,3 | 0,8 | -4,3 | |
Exportations nettes de biens et de services (2) | 0,3 | -0,5 | 0,2 | -0,3 | |
3. Marché du travail | |||||
Nombre total de travailleurs | 1,6 | 1,5 | 1,6 | 0,0 | |
Volume de travail des salariés | 2,0 | 1,7 | 1,4 | -6,0 | |
- Y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages.
- Contribution à la variation du PIB.
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