Dans 24heures: «Le bitcoin à la place des autres monnaies»

Rubrique hebdomadaire «Regard de banquier» publiée dans 24heures le 19 février 2014

Suite à l'envolée de son cours fin 2013, le bitcoin ne cesse de faire parler de lui. Le nombre de commerçants acceptant cette monnaie virtuelle a fait un bond, dépassant les 2800 à ce jour dans le monde, dont une quarantaine en Suisse. Un bruit dans la presse qui pourrait pousser certains à se demander s'il remplacera peu à peu d'autres monnaies.

Appréciée des spéculateurs avant tout grâce à la forte volatilité de son cours, cette monnaie «parallèle», lancée en 2009 par un développeur caché derrière le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, soulève beaucoup de questions. Loin des facteurs qui influencent l'évolution de la valeur d'une monnaie, tels que l'inflation ou d'autres facteurs fondamentaux, la valeur du bitcoin ne repose sur aucune réalité économique ou financière. Son cours fluctue par le seul effet de l'offre et de la demande. Il suffit qu'un pays veuille barrer la route à cette monnaie pour en faire baisser le cours, ou que le nombre de transactions augmente pour que celui-ci s'envole. Dans ce contexte opaque, il s'avère difficile de comprendre la nature exacte de cette monnaie virtuelle.

A première vue, les avantages de cette monnaie - pouvoir effectuer des transferts d'argent instantanément et gratuitement - semblent moins nombreux que ses désavantages: on ne peut pas définir si elle est sur ou sous-évaluée, les fortes fluctuations de son cours présentent des risques élevés pour ses détenteurs et ceux-ci doivent assurer eux-mêmes la sécurité informatique de leur portefeuille virtuel. Des questions se posent également sur l'héritage des bitcoins en cas de décès.

Le chemin semble donc long pour que le bitcoin fasse sa place dans notre économie.

distribué par