L'option privilégiée actuellement en discussion est que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) achète des obligations espagnoles lors des adjudications, tandis que la Banque centrale européenne interviendrait sur le marché secondaire pour faire baisser les taux de rendement, ont précisé les sources.

Les discussions, ouvertes depuis plusieurs semaines, ne portent pas sur un montant particulier pour cette aide, ont-elles encore dit.

L'une d'elles a précisé qu'aucune annonce officielle ne serait faite avant le 12 septembre au plus tôt, mais a ajouté que les choses pourraient s'accélérer ensuite.

Ce même 12 septembre, la cour constitutionnelle de Karlsruhe doit annoncer sa décision sur la légalité du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), le successeur du FESF, au regard du droit allemand.

Les ministres des Finances de l'Union européenne tiendront réunion les 14 et 15 septembre à Chypre et les discussions s'intensifieront à cette occasion, ont encore dit les sources.

D'autres sources de la zone euro ne vont pas aussi loin. L'une dit que rien de bien concret n'a pour l'instant émergé des discussions, tandis qu'une cinquième affirme qu'il n'y a même pas de discussions.

Les services du président du gouvernement espagnol se sont refusés à tout commentaire. Une porte-parole du ministère de l'Economie a dit qu'il n'y avait aucun changement dans la position de l'Espagne, qui est d'attendre la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, le 6 septembre, espérant ainsi en savoir plus sur les modalités d'intervention de cette dernière avant de prendre la moindre décision.

Le président de la BCE Mario Draghi avait dit que l'institut d'émission pourrait intervenir pour abaisser des taux de rendement douloureusement élevés mais seulement si le ou les pays concernés en faisaient la demande au FESF dans un premier temps.

RAPPORTS TOUS LES TROIS MOIS

Les trois sources qui ont parlé à Reuters ont précisé que les négociations se focalisaient sur les conditions de l'aide, qui figureront dans un protocole d'accord.

"Les travaux se poursuivent sur ceci ; c'est une discussion technique sur les modalités et la conditionnalité", a dit une source proche du président François Hollande.

Même s'il existe un consensus politique pour que ces conditions n'aillent pas au-delà des recommandations faites par l'Union européenne à l'Espagne, elles-mêmes riches en mesures d'austérité exigeantes, deux des sources ont noté que des pays de la zone euro insistaient pour la mise en place d'un calendrier de supervision plus contraignant.

"Il y aurait des rapports tous les trois mois et un contrôle très étroit du budget et des réformes", a dit la première source. "Fondamentalement, les conditions figurent déjà toutes dans les recommandations que nous avons faites le 31 mai, rien de plus. Toutefois, nous les examinons une par une et les rendons plus spécifiques."

Deux des sources ont par ailleurs fait savoir que la Commission européenne et les pays partenaires de l'Espagne dans la zone euro avaient anéanti l'espoir de Madrid de bénéficier d'une facilité de liquidité d'urgence pour ses banques, avant qu'une première tranche d'aide de 100 milliards d'euros au plus ne soit déboursée durant l'automne.

Madrid espérait recevoir jusqu'à 30 milliards d'euros ce mois-ci pour démarrer la recapitalisation des banques renflouées par l'Etat, telles que Bankia, CatalunyaCaixa et NovaGalicia.

Avec Luke Baker et Jan Strupczewski à Bruxelles, Carlos Ruano à Madrid, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Julien Toyer et Catherine Bremer