Dans une nouvelle étude, S&P note que la montagne de dettes laissée derrière lui par le plan de relance de 4.000 milliards de yuans (505 milliards d'euros) lancé pendant la crise de 2008-2009 a restreint l'intérêt de Pékin pour une démarche de même ampleur.

"Des dépenses inefficaces peuvent peser sur les perspectives de croissance futures de la Chine", conclut S&P dans son étude. "Elles pourraient aussi accroître les dommages causés par le précédent plan de dépenses de relance en affaiblissant davantage les bilans des administrations et des banques commerciales et en provoquant une hausse des coûts de financement futurs dans l'économie."

Le plan de relance de 2008-2009 a généré 10.700 milliards de yuans de dettes accumulées par les collectivités locales pour respecter les objectifs que leur fixait Pékin. Les analystes estiment qu'un tiers de ces dettes pourrait ne jamais être remboursé.

Plusieurs médias locaux ont rapporté par ailleurs que la municipalité de Tianjin, un important port du nord-est du pays, envisageait un plan d'investissement pluriannuel de 1.500 milliards de yuans, équivalent à environ un an et demi d'activité économique de la zone.

Ce plan, qui n'est toutefois directement évoqué que dans un article publié sur le site internet de la municipalité, porterait sur 10 secteurs, comme la pétrochimie, les équipements portuaires ou l'aéronautique.

PLUSIEURS PLANS RÉGIONAUX ÉVOQUÉS, PAS CONFIRMÉS

Un porte-parole de la municipalité a déclaré à Reuters ne pas avoir connaissance de l'existence de ce projet.

Mardi, des médias avaient rapporté que la ville de Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, projetait d'investir 1.500 milliards de yuans en trois ans dans sept secteurs.

La presse a évoqué ces dernières semaines des projets du même ordre dans plusieurs autres villes ou régions, alimentant l'espoir de voir la Chine préparer un vaste plan de relance pour soutenir sa croissance économique, attendue à 8% en 2012, au plus bas depuis 13 ans.

"Si l'on regarde l'ampleur de certaines des annonces de relance, il est assez clair qu'il est pratiquement impossible qu'elles soient toutes suivies d'effet", explique Alistair Thornton, économiste d'IHS Global Insight.

Pour de nombreux observateurs, les informations sur ces projets pourraient être distillées pour soutenir le moral des investisseurs.

"Pour une bonne part, il s'agit simplement de projets, ou de projets plus détaillés des plans quinquennaux", explique Ting Lu, économiste de Bank of America-Merrill Lynch. "On ne peut pas parler de relance au sens où l'entend Wall Street."

De fait, nombre des projets évoqués par la presse ces dernières semaines correspondent aux priorités définies par les plans quinquennaux existants des villes ou des régions concernées.

Koh Gui Qing, Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez