Paris (awp/afp) - Le marché de la dette en zone euro a connu un épisode de tension vendredi, les investisseurs, plus enclins à prendre des risques, se tournant davantage vers les actions que vers le refuge obligataire.

"Les premiers résultats publiés aux États-Unis sont honorables", ce qui alimente du coup l'appétit pour les actifs plus risqués que sont les actions, a expliqué Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Les géants bancaires américains Bank of America et JPMorgan Chase ont toutes deux fait part de bénéfices annuels 2016 au-dessus des attentes des analystes. Wells Fargo a par contre vu ses bénéfices affectés par le scandale des comptes fictifs créés au nom mais à l'insu de ses clients.

Le marché se rééquilibre également après la conférence de Donald Trump qui avait suscité des inquiétudes, a-t-il ajouté.

La première intervention devant la presse du président élu a laissé sur leur faim bon nombre d'investisseurs qui espéraient davantage de détails concrets sur le programme que le nouveau chef de l'État compte déployer.

Les nombreuses opérations d'émissions de dette des États européens en ce moment "continuent aussi à jouer négativement sur le marché obligataire", a ajouté l'expert.

La France a ainsi par exemple emprunté plus de 10 milliards à long terme sur les marchés la semaine dernière.

Pour autant selon lui, "les taux d'emprunts allemands et américains sont encore trop bas et ne reflètent pas forcément l'actualité macroéconomique qui est bonne".

Du côté des indicateurs, les ventes de détail aux États-Unis ont progressé en décembre, mais de façon moins soutenue que ne le prévoyaient les analystes.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a progressé à 0,338% contre 0,316% jeudi sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France est également monté à 0,804% contre 0,778%, tout comme celui de l'Espagne à 1,431% contre 1,404%. Celui de l'Italie a fini quasiment stable à 1,896% contre 1,893%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a aussi connu une progression à 1,364% contre 1,299%.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans rebondissait à 2,413% contre 2,363% jeudi, celui à 30 ans à 3,010% contre 2,960%, le taux à 2 ans évoluant à 1,205% contre 1,173%.

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