New York (awp/afp) - Bank of America a annoncé lundi des résultats trimestriels solides, profitant à la fois d'une baisse de ses impôts et d'une hausse des prêts accordés aux ménages auxquels elle a répercuté les relèvements des taux d'intérêt effectués par la banque centrale.

Le bénéfice net a bondi de 34,2% à 6,5 milliards de dollars au premier trimestre, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 62 cents contre 59 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires a lui augmenté de 3,9% à 23,1 milliards de dollars contre 23,06 milliards escomptés.

"Une forte activité des clients couplée avec la croissance économique mondiale et une consommation (des ménages) solide aux Etats-Unis ont conduit à des bénéfices trimestriels record", a souligné le PDG Brian Moynihan.

La deuxième banque américaine par actifs (2.328 milliards de dollars) a enregistré une hausse de 8% des prêts accordés aux ménages et aux PME, auxquels elle a répercuté les hausses des taux d'intérêt, dont une pendant le trimestre, effectuées par la banque centrale. Ses marges bénéficiaires ont par conséquent augmenté de 5%. Au final, les revenus de la banque de détail, première contributrice au chiffre d'affaires, ont augmenté de 9%.

Vendredi, ses rivales JPMorgan Chase et Citigroup ont également fait part de gros bénéfices dopés par les hausses de taux d'intérêt.

AMÉLIORATION DE LA RENTABILITÉ

Comme elles, Bank of America n'a en revanche pas augmenté la rémunération offerte aux épargnants dont les dépôts ont progressé de 6% malgré un taux de rémunération de seulement 0,30% quasi stable comparé au quatrième trimestre 2017 (0,27%). Autre bonne nouvelle: les provisions liés aux impayés des emprunteurs sont stables.

L'établissement a également vu sa facture fiscale diminuer de 9% comparé à il y a un an, soit 500 millions de dollars en moins, conséquence de la réforme fiscale ayant abaissé nettement le taux d'imposition des entreprises.

Les dépenses opérationnelles ont diminué de 1%, un recul confortant la volonté du PDG Brian Moynihan, en poste depuis neuf ans, de réduire les coûts pour aider la banque à tourner définitivement la page de la crise financière et de renouer avec la croissance. Le "ratio d'efficacité", qui mesure la productivité de la banque en comparant revenus et coûts, a baissé à 60% contre 62,8% au premier trimestre 2017. La baisse de cet indice, surveillé de près par les marchés, indique un meilleur rendement de la banque.

La rentabilité s'est d'ailleurs nettement améliorée puisque le taux de retour sur fonds propres (ROE), qui mesure les profits que peut générer une société chaque année pour un dollar de capital investi par les actionnaires, est remonté au-dessus de 10%, à 10,85%, une première depuis de nombreuses années. Au premier trimestre 2017, le ROE était à 8,09%. Plus il est élevé plus les capitaux propres sont rentables.

A Wall Street, le titre, qui a fortement augmenté en 2017 et atteint des niveaux plus vus depuis 2006, gagnait 0,94% à 30,09 dollars vers 12H30 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance.

Seul hic, la performance des activités de courtage est mitigée: si leur bénéfice a augmenté de 2,2%, leurs revenus ont diminué de 2,4% principalement à cause d'un déclin de 13% des recettes générées par le courtage des obligations, devises et des matières premières (FICC).

afp/jh