par Julien Ponthus

Ce portefeuille concentre des participations dans 60 fonds de capital investissement investis eux même à plus de 90% dans des entreprises nord-américaines de moyenne et de grande taille.

Cette transaction témoigne de la récente reprise du secteur du capital investissement et de son marché secondaire depuis l'éclatement de la crise financière.

"On revient à des ratios raisonnables, c'est-à-dire que les ratios qui nous avaient fait sortir du marché (...) redeviennent acceptables pour des acteurs du secondaire ce qui explique qu' Axa et d'autres joueurs reviennent sur le marché", a déclaré Vincent Gombault, directeur de l'activité fonds de fonds chez Axa PE, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

La bulle spéculative du crédit entre 2005 et 2007 et sa frénésie de transactions par effet de levier (LBO) avaient débouché sur de nombreuses restructurations financières après l'effondrement de l'activité économique fin 2008.

La multiplication des cas d'entreprises ne respectant plus les clauses de leurs emprunts bancaires avait même conduit à cette époque certains analystes à dénoncer un risque systémique sur ces actifs financiers.

Pour Axa PE, sa transaction avec Bank of America démontre que cette vision pessimiste n'est plus de mise.

MUR DE LA DETTE

"Cela veut dire que cette fameuse théorie du mur de la dette que l'on entend très souvent est quelque chose qui s'estompe profondément", a déclaré Vincent Gombault.

La filiale d'Axa compte poursuivre les acquisitions et pourrait consacrer encore jusqu'à un milliard de dollars à ce type d'actifs.

Au coeur de la crise, les parts dans les fonds de private equity pouvaient se racheter avec des décotes de plus de 70%, une décote bien supérieure à ce que Axa PE a payé pour ce portefeuille.

Les détails financiers de l'acquisition n'ont pas été rendus publics mais Vincent Gombault a donné une décote indicative de l'ordre de 1% à 10% par rapport à la valorisation de 1,9 milliard de dollars pour ce portefeuille.

Cette faible décote s'explique par le fait que peu des entreprises rachetées par les fonds dans lesquels AXA PE investit risquent de faire faillite.

"Ce qui est certain c'est que sur plus de 80% de ces "deals" les faillites seront largement évitées", explique-t-il.

L'objectif de Bank of America de son côté est de réduire son exposition au capital investissement, une stratégie suivie par beaucoup de banques qui n'ont plus les fonds propres suffisants pour rester présentes sur ce marché.

Axa PE a ainsi rappelé jeudi qu'il avait finalisé l'acquisition des activités de capital investissement en France de Natixis pour environ 534 millions d'euros.

Cet accord doit encore être soumis aux représentants du personnel de la banque française.

Edité par Jean-Michel Bélot et Matthieu Protard