A la suite de ces annonces, le titre Intesa bondissait vers 11h00 GMT de 5,17% à 2,44 euros, affichant l'une des plus fortes hausses de l'indice Stoxx 600 alors que l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes prenait 0,75%.

La valeur est également portée par la présentation d'un nouveau plan, qui est censé se traduire par une croissance soutenue des bénéfices et de généreux dividendes sur la période 2014-2017.

Ceci passera notamment par des réduction de coûts, un accent mis sur les divisions banque privée et gestion d'actifs ainsi que la cession d'actifs jugés non-stratégiques comme des participations dans des entreprises.

Dans ce cadre, la banque a annoncé son intention de fermer 800 agences d'ici 2017 pour ramener son réseau à 3.300. Au passage des "ressources excédentaires" représentant quelque 4.500 salariés seront redéployées. Un porte-parole a dit qu'aucune suppression de poste n'était envisagée.

"Le point principal est la présentation du plan stratégique avec des objectifs intéressants et, surtout, une politique de distribution du dividende très généreuse", soulignent dans une note les analystes de Natixis.

Intesa Sanpaolo prévoit ainsi un bénéfice net de 4,5 milliards d'euros en 2017 et le versement de 10 milliards d'euros de dividendes sur la période 2014-2017.

PLUS-VALUE EXCEPTIONNELLE

La perte 2013 de l'établissement aurait été encore plus importante sans une plus-value avant impôts de 2,56 milliards liée à la réévaluation de la valeur de sa participation de quelque 40% dans la Banque d'Italie.

Les analystes interrogés par Thomson Reuters avaient tablé sur un bénéfice net de 1,09 milliard d'euros.

Mais Intesa Sanpaolo a préféré suivre la voie tracée par UniCredit, numéro du secteur bancaire en Italie par les actifs, qui a annoncé il y a plus de deux semaines une perte annuelle record de 14 milliards d'euros, sous le coup essentiellement de 13,7 milliards de provisions pour créances douteuses.

Ces nettoyages de bilan s'expliquent surtout par la perspective des bilans de santé que la Banque centrale européenne (BCE) va faire passer cette année aux principales banques de la zone euro.

Le 12 mars, Banca Monte dei Paschi di Siena avait fait état d'une perte plus élevée au titre de 2013, sous le coup, là aussi, de dépréciations massives passées sur des créances douteuses.

Intesa Sanpaolo a dit avoir passé 7,1 milliards d'euros de provisions pour se prémunir de créances douteuses, ces dernières, qui s'expliquent surtout par la longue récession dont l'Italie vient à peine de sortir, étant devenues le sujet de préoccupation numéro un pour les établissements du pays.

A cette somme, s'ajoutant un total de 6,8 de dépréciations de survaleurs passées sur certaines de ses divisions.

Intesa ajoute que son ratio Tier 1 ordinaire ("Common Equity Tier 1"), mesure clef de la solvabilité d'une banque, était de 12,3% à fin décembre - soit l'un des niveaux les plus élevés en Italie - contre 11,2% à fin septembre.

En la matière, la BCE a fixé un ratio minimum de 8%.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Silvia Aloisi