"L'entreprise est le seul agent économique ayant réduit son ratio d'endettement pendant la crise. Le risque de duration commence à prendre le pas sur le risque crédit. Les taux de défaut sont bas et devraient le demeurer en 2011 et 2012. La duration courte de la classe d'actif (quatre ans) est déjà une protection naturelle. La sélection et l'analyse de crédit sera un élément de plus en plus déterminant de la performance", note Eric Pictet, directeur du bureau de Paris de Muzinich & Co.

"Une croissance molle sans déflation est le mieux que l'on puisse attendre dans les pays occidentaux. C'est un scénario économique suffisant pour que la classe d'actif produise de bons résultats", ajoute le gestionnaire.

"Les spreads se sont écartés de 10bps cette semaine. Depuis le début de l'année, les spreads sont au final assez stables. Le rétrécissement a été peu marqué. La performance est essentiellement venue du coupon et de la baisse des taux. Justement, l'évènement le plus marquant a été la remontée sur quelques jours des taux d'intérêt. Au 18 novembre, le 10 ans américain était remonté à 2,90%. Cette remontée des taux a affecté l'ensemble des actifs avec une baisse de -2,11% du 10 ans américain, de -2,25% du 10 ans européen, d'une baisse de -1,33% du S&P500 sur la semaine."

"La performance du High Yield a été négative cette semaine, mais son coupon et sa faible duration constituent une bonne protection."

"Aux Etats-Unis, bien que contrastées, les données économiques demeurent positives avec de bonnes ventes au détail et un volume de demandes d'emplois encourageant. La politique de Quantitative Easing semble nécessaire au vue des données sur l'inflation, qui ressortent en deçà (1,2%) de l'objectif de la Fed (>2%). En revanche, les nouvelles sur le front de l'immobilier étaient moins bonnes."

"En Europe, c'est la situation de l'Irlande et plus généralement de la plupart des Etats qui inquiètent. L'Irlande vient d'accepter le plan d'aide de l'Union qui doit s'accompagner d'un effort drastique d'économie. Mais est-ce fini ? Le risque souverain revient en force et commence à prendre le pas sur le risque crédit. Le scénario central demeure une croissance faible alliée à une faible inflation. C'est peut-être le mieux que l'on peut attendre avec le poids des dettes d'Etat et des ménages et le vieillissement de la population. De plus, la valeur ajoutée est mieux répartie dans le monde. En d'autres termes, l'Occident n'en a plus le monopole et c'est un élément important de la croissance."

"Les défauts ont légèrement augmenté ces dernières semaines avec 5 sociétés en défaut depuis le début du mois pour un montant de 3 milliards de dollars. Néanmoins le taux de défaut est en baisse sur 12 mois glissants et JP Morgan prévoit un taux de 1,5% pour l'année prochaine."

"Le volume d'émissions sur l'année atteint maintenant 275 milliards de dollars. Le volume est de loin supérieur à celui de 2009 (189 milliards). Le refinancement constitue 70% des volumes. Cette semaine, Muzinich a participé à Endo, Covanta, Ball Corp, Genesis et Stater aux Etat-Unis. En Europe, Muzinich a investi dans l'émission Wind."