par Mathieu Rosemain

PARIS, 21 mai (Reuters) - L'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky étudie des options pour persuader les créanciers d'accepter son offre de reprise pour Atos, a déclaré une source proche du dossier, alors que l'entreprise doit se prononcer sur un plan de restructuration de sa dette d'ici le 31 mai.

Parmi les options envisagées, une consisterait à donner accès aux créanciers au capital de l'entité regroupant les activités historiques d’infogérance d'Atos, a indiqué la source.

Cette décision donnerait aux créanciers une exposition économique à l'entité en question.

Le véhicule d'investissement EP Equity Investment (EPEI) de Daniel Kretinsky, en partenariat avec le fonds britannique Attestor, propose jusqu'à présent d'effacer plus de 90% de la dette financière d'Atos, d'un montant de 4,8 milliards d'euros, et de céder une grande partie de l'entreprise, dont le produit serait en partie distribué aux créanciers.

Les deux partenaires injecteraient 600 millions d'euros en numéraire dans le cadre de ce plan, en échange d'une quasi-totalité de la propriété d'Atos, selon un document détaillant l'offre initiale et publié sur le site internet d'Atos il y a deux semaines.

Les porte-parole de Daniel Kretinsky, Atos et OnePoint, le premier actionnaire du groupe, ont refusé de commenter.

En plus de l'offre de Daniel Kretinsky, Atos a annoncé début mai avoir retenu dans le cadre de sa procédure de restructuration financière deux autres propositions provenant respectivement d'un groupe de porteurs d'obligations et de banques et de OnePoint, société contrôlée par David Layani.

Dans leur offre, les porteurs d'obligations et les banques se disent favorables à l'arrivée d'un "investisseur de référence", à condition qu'il s'abstienne de vendre des actifs, une position qui s'aligne sur celle de David Layani.

Le camp Kretinsky-Attestor a pour sa part exprimé de profondes inquiétudes quant à la situation commerciale d'Atos jugée pire que prévu et estime qu'une réduction importante de la dette est nécessaire pour sauvegarder l'entreprise.

Un temps fleuron technologique français intégré au CAC 40, et dirigé par l'actuel commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, Atos a grossi à coup d'acquisitions mais enchaîné les erreurs stratégiques sur fond de gouvernance instable.

Une administratrice judiciaire a été sollicitée pour aider à trouver de l'argent frais et à restructurer la dette du groupe.

(Reportage Mathieu Rosemain, version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)