Ajoute feu vert aux Etats-Unis pour la reprise de la vaccination avec J&J

NEW DELHI (awp/afp) - L'Inde s'enfonçait vendredi dans une crise sanitaire majeure, ses hôpitaux submergés appelant à l'aide face à une explosion de l'épidémie de Covid-19, tandis que le Japon décidait un nouvel état d'urgence notamment à Tokyo à trois mois des Jeux olympiques.

Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert à la reprise de la vaccination avec le sérum de Johnson & Johnson, suspendue le 13 avril après des cas rares de thrombose.

A New Delhi, confinée jusqu'à lundi, des hôpitaux manquant d'oxygène lancent des appels quotidiens au gouvernement indien pour qu'il fournisse d'urgence des réserves afin d'alimenter des centaines de patients placés sous respirateur.

"Vingt-cinq patients sont morts au cours des dernières 24 heures. Plus que deux heures d'oxygène (...). Une crise majeure est probable. La vie de 60 autres patients est en danger, une intervention urgente est nécessaire", a averti le directeur médical de l'hôpital Sir Gangaram de New Delhi.

"SOS - Moins d'une heure d'approvisionnement en oxygène au Max Smart Hospital et au Max Hospital Saket", a tweeté Max Healthcare, l'une des plus grandes chaînes d'hôpitaux privés, tôt vendredi.

Après la mort de 22 malades dans un hôpital, en raison d'une coupure d'alimentation en oxygène, treize autres sont décédés vendredi dans l'incendie d'un hôpital de la banlieue de Bombay, la capitale économique de l'Inde.

Le pays de 1,3 milliard d'habitants, au système de santé vétuste, a enregistré en 24 heures un nouveau record de contaminations, avec 330.000 cas et 2.000 décès.

Près de 3,5 millions de contaminations ont été recensées en Inde depuis début avril, notamment imputées à une "double mutation" du virus et à des événements de masse, comme la fête religieuse hindoue Khumb Mela qui a rassemblé des millions de pélerins.

Inquiétude pour les JO

Si la flambée enregistrée cette semaine en Asie est liée principalement à la situation en Inde, le Népal a aussi connu une progression fulgurante de l'épidémie (+242%), avec 1.400 nouveaux cas quotidiens.

A trois mois des Jeux olympiques, le Japon inquiète aussi: l'état d'urgence va être appliqué à Tokyo et dans trois autres départements (Kyoto, Osaka et Hyogo), à partir de dimanche et au moins jusqu'au 11 mai, a annoncé vendredi le Premier ministre Yoshihide Suga.

Les établissements servant de l'alcool devront cette fois fermer leurs portes, ainsi que les grands magasins.

La lenteur de la vaccination alimente aussi les doutes sur la capacité du Japon à organiser les JO dans moins de cent jours, 1,5 million de personnes ayant reçu une première dose à la date de mercredi et seulement 827.000 étant totalement vaccinées, soit moins de 0,7% de la population.

Un variant "indien"

La détection du variant "indien" en Belgique inquiète en Europe, désormais orientée vers l'allègement des restrictions. 21 étudiants indiens arrivés mi-avril en Belgique, via l'aéroport parisien de Roissy, ont été testés positifs à ce variant et placés en quarantaine.

Les Etats-Unis déconseillent les voyages en Inde, même pour les personnes vaccinées, et le Canada a suspendu pendant 30 jours dès vendredi les vols en provenance d'Inde et du Pakistan.

Et si le Royaume-Uni a interdit d'entrée les voyageurs arrivant d'Inde, la France leur impose un isolement obligatoire de dix jours.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a quant à elle annoncé vendredi qu'elle espérait pouvoir atteindre dès juillet l'objectif fixé pour septembre de vacciner 70 % des adultes de l'UE.

En Russie, Vladimir Poutine a annoncé vendredi que dix jours seraient fériés en mai afin de lutter contre la pandémie.

"Incroyable" réussite

La pandémie a fait au moins 3.073.969 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP vendredi.

Les campagnes de vaccination commencent à porter leurs fruits, comme aux Etats-Unis où la barre des 200 millions de doses administrées a été atteinte mercredi.

La reprise, autorisée vendredi par les autorités sanitaires, de la vaccination avec le sérum J&J - à dose unique et conservable au réfrigérateur - doit permettre d'atteindre plus facilement les groupes vulnérables, ont souligné les experts des Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC).

"Les données disponibles suggèrent que le risque" de thrombose "est très bas" avec ce vaccin, selon les autorités, qui vont toutefois rester "vigilantes et continueront d'enquêter sur ce risque".

De son côté, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré après une nouvelle étude que les bénéfices du vaccin AstraZeneca augmentaient avec l'âge et continuaient de l'emporter sur les risques, tels que des cas de caillots sanguins.

"Les bénéfices de Vaxzevria (le nom du vaccin AstraZeneca) l'emportent sur les risques chez les adultes de tous les groupes d'âge", a ajouté l'EMA.

L'utilisation de ce vaccin, qui utilise la même technologie que celui de J&J, a été restreinte dans la plupart des pays de l'Union européenne à cause de très rares cas de thromboses qu'il peut provoquer. Le Danemark ne l'utilise plus.

Si la vaccination est plus lente sur le Vieux continent, l'Allemagne a annoncé jeudi qu'elle prévoyait un accès aux vaccins pour tous les adultes au plus tard en juin.

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