Astrazeneca bondit de 15,29% à 4 704 pence à Londres, dopé par l'intérêt confirmé de Pfizer. Le géant américain de la pharmacie examine les options qui s'offrent à lui après le refus de son concurrent anglo-suédois d'engager de nouvelles discussions au cours du week-end, après le rejet d'une première offre de 4 661 pence par titre ou 98,7 milliards de dollars formulée le 5 janvier dernier. Pfizer offrait alors une prime de 30% sur le cours de sa cible. Depuis, le cours d'Astrazeneca a fortement grimpé et les investisseurs parient maintenant sur une offre supérieure à 100 milliards de dollars.

Le groupe américain a précisé en effet qu'il étudiait une nouvelle transaction qui offrirait une prime significative aux actionnaires du numéro deux du secteur au Royaume-Uni derrière GlaxoSmithKline.

Conformément au code boursier britannique, Pfizer devra indiquer au plus tard le 26 mai prochain à 17 heures (heure de Londres) s'il compte faire une offre formelle sur Astrazeneca ou s'il y renonce.

Il a fixé parmi les conditions au dépôt d'une offre formelle la recommandation "unanime" des membres du conseil d'administration d'AstraZeneca.

Selon Pfizer, un rapprochement pourrait accroître la capacité à créer de la valeur pour les actionnaires des deux groupes et amener un portefeuille étendu de médicaments aux patients. Le groupe a par ailleurs assuré que les détenteurs de titres du groupe anglo-suédois deviendraient des "actionnaires significatifs" du nouvel ensemble.

En mettant la main sur Astrazeneca, Pfizer renforcerait son portefeuille dans le créneau porteur de l'immuno-oncologie. Les analystes estiment que la branche de traitements classiques, exposés à la concurrence des génériques, pourrait être scindée après la fusion.

Société Générale a relevé sa recommandation de Vendre à Conserver sur AstraZeneca et revu à la hausse son objectif de cours de 3 126 à 4 661 pence. Le broker souligne la volte-face de Pfizer, engagé depuis plusieurs années dans une politique de cessions. Le rachat d'Aztrazeneca, fragilisé par une baisse de ses résultats depuis plusieurs années, constituerait un vrai challenge pour le géant américain, a estimé le bureau d'études.

(P-J.L)