BERLIN, 30 mars (Reuters) - Les autorités de santé fédérales et régionales allemandes ont décidé mardi de réserver l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca contre le COVID-19 aux personnes âgées de 60 ans et plus, à la suite de plusieurs cas de thrombose veineuse cérébrale.

Les moins de 60 ans présentant des facteurs à haut risque de développer une forme grave de la maladie, ainsi que les groupes prioritaires comme les soignants, pourront également être vaccinés à l'aide du produit du laboratoire anglo-suédois, peut-on lire dans le texte d'accord entre Berlin et les Länder, qui se partagent la gestion des affaires sanitaires.

Ceux de moins de 60 ans ayant déjà reçu une dose du vaccin pourront soit recevoir une deuxième dose, s'ils sont hautement prioritaires, soit attendre le prochain avis que la commission allemande des vaccins (STIKO) devrait publier d'ici fin avril.

Dans l'immédiat, la commission a décidé de réserver l'usage du vaccin aux personnes de 60 ans et plus "sur la base des données disponibles sur la survenue d'effets secondaires thromboemboliques rares mais très sévères".

La STIKO étudie également la possibilité d'administrer une deuxième dose avec un autre vaccin.

Dans un communiqué, AstraZeneca a déclaré que la sécurité des patients était sa première priorité et relevé que les agences médicales européenne et britannique n'avaient pas été en mesure d'établir une relation de causalité entre le vaccin et les cas de caillots sanguins.

"Nous continuerons à coopérer avec les autorités allemandes pour répondre aux questions qu'elles pourraient se poser", a ajouté le groupe pharmaceutique.

L'autorité allemande des vaccins, l'Institut Paul Ehrlich, a fait état mardi de 31 cas de thrombose veineuse cérébrale (TVC), dont neuf mortels, sur 2,7 millions de doses d'AstraZeneca administrées chez des patients. Tous les cas signalés concernent des femmes âgées de 20 à 63 ans à l'exception de deux hommes, âgés de 26 et 57 ans.

L'administration du vaccin d'AstraZeneca a été suspendue début mars dans de nombreux pays, principalement d'Europe, à la suite de cas de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées.

La plupart des pays ont recommencé à administrer le vaccin après un avis favorable de l'Agence européenne des médicaments, qui a estimé le 18 mars dernier que les bénéfices l'emportaient sur les risques. (Patricia Weiss, Caroline Copley, version française Jean-Stéphane Brosse)