(Actualisé avec communiqué d'ArcelotMittal sur sa situation fiscale)

PARIS, 22 novembre (Reuters) - La question d'un contrôle public du site ArcelorMittal de Florange (Moselle) doit être posée, a dit jeudi Arnaud Montebourg à l'approche de l'expiration du délai concédé par le groupe sidérurgiste à l'Etat pour la recherche d'un repreneur des installations qu'il veut fermer.

Devant les sénateurs, le ministre du Redressement productif a par ailleurs accusé le sidérurgiste d'être "aujourd'hui redevable aux yeux de l'administration fiscale francaise d'une dette fiscale que nous considérons astronomique".

ArcelorMittal a apporté un démenti catégorique à ces accusations.

"Nous n'avons à l'heure actuelle aucune dette fiscale envers les autorités françaises", peut-on lire dans un communiqué du groupe, qui ajoute être surpris par ces propos qui n'ont selon lui rien à voir avec la fermeture par ArcelorMittal de la phase à chaud de Florange.

Arnaud Montebourg avait indiqué mercredi que le gouvernement avait reçu "deux offres et marques d'intérêt" pour Florange, mais sur un périmètre plus large que celui proposé par ArcelorMittal.

"La question qui est posée (...) de l'éventualité d'un contrôle public même temporaire doit faire l'objet d'une étude sérieuse par le gouvernement", a-t-il dit jeudi lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat.

En annonçant officiellement le 1er octobre son intention de fermer les deux hauts fourneaux de Florange, les derniers en activité en Lorraine, et l'aciérie du site, ArcelorMittal avait indiqué qu'il avait accepté à la demande du gouvernement de différer sa décision de deux mois, le temps pour les pouvoirs publics de trouver un repreneur.

Le géant de l'acier, qui compte garder sur place les activités dites de la "filière froide", s'était dit prêt à ajouter la cokerie, qu'il entend autrement conserver, dans le périmètre de cession pour faciliter l'opération.

Arnaud Montebourg avait estimé mercredi que "le moment est venu de demander à Mittal de faire bouger sa position pour qu'enfin nous puissions sauver ensemble l'acier français et son meilleur symbole, les hauts fourneaux de Florange".

Selon Le Monde, le gouvernement pourrait demander au sidérurgiste de céder l'ensemble du site, ce qui serait "la seule façon d'assurer la viabilité économique d'un projet de reprise", selon un "conseiller à Bercy" cité par le quotidien.

Le cabinet du ministre du Redressement productif n'a pas souhaité commenter ces informations.

Les militants CFDT de Florange ont bloqué jeudi la circulation des trains sur le site pour pousser ArcelorMittal, qui n'a pas réagi à ce stade aux déclarations d'Arnaud Montebourg, à vendre ses installations.

"L'objectif est de montrer à Mittal qu'il faut vendre le site", a dit Edouard Martin, responsable de la CFDT. "Pour le moment, il est en train de démontrer qu'il préfère nous voir morts chez lui que vivant chez d'autres. S'il gagne, c'est la mort de Florange." (Jean-Baptiste Vey, avec Thomas Calinon, édité par Yves Clarisse)