Le moteur de recherche Internet le plus populaire au monde a proposé mardi de nouvelles concessions à la Commission européenne afin de dissiper les craintes que l'accord ne renforce le pouvoir de Google dans le domaine de la publicité en ligne et n'accroisse sa masse de données.

Google a déclaré qu'il avait proposé de limiter l'utilisation des données Fitbit pour les publicités Google et qu'il renforcerait également le contrôle de ce processus, confirmant un rapport de Reuters. L'offre est basée sur une proposition faite en juillet.

"Nous formalisons également notre engagement de longue date à prendre en charge d'autres fabricants de wearables sur Android et à continuer de permettre aux utilisateurs de Fitbit de se connecter à des services tiers via des API (interfaces de programmation d'applications) s'ils le souhaitent", a déclaré Google dans un communiqué.

Les tiers continueront également à avoir accès aux données des utilisateurs de Fitbit, avec le consentement des utilisateurs.

Ces concessions, rapportées précédemment par Reuters, devraient permettre d'ouvrir la voie à l'approbation de l'accord, ont indiqué les personnes concernées.

La Commission, qui doit se prononcer sur l'opération d'ici le 23 décembre, s'est refusée à tout commentaire. Sa décision pourrait intervenir avant la date limite.

Le gendarme de la concurrence de l'UE va maintenant demander l'avis de ses concurrents et de ses clients avant de décider s'il accepte les concessions de Google, s'il en exige davantage, ou s'il autorise ou bloque l'opération.

Le mois dernier, elle a rejeté l'engagement pris par Google de ne pas utiliser les données du tracker de fitness à des fins publicitaires afin de résoudre les problèmes de concurrence, estimant que cet engagement était insuffisant.

L'accord a suscité des critiques de la part des prestataires de soins de santé, des rivaux des wearables et des défenseurs de la vie privée.

Fitbit, autrefois leader sur le marché des wearables, ne détenait qu'une part de 3 % du marché mondial des wearables au premier trimestre 2020, derrière Apple (29,3 %), ainsi que Xiaomi, Samsung et Huawei, selon les données du cabinet d'études de marché International Data Corp.

La Commission a récemment interrogé les rivaux et les clients de Google sur les problèmes d'interopérabilité, sur les mesures techniques que Google pourrait prendre pour évincer la concurrence de Fitbit afin d'augmenter ses ventes, et sur ce qui pourrait l'inciter à le faire, selon une personne au fait du dossier.

Elle s'est également interrogée sur les questions liées aux soins de santé numériques et sur le type de données dont Google a besoin, ainsi que sur l'endroit où l'entreprise américaine pourrait les acquérir, a précisé cette personne, suggérant que des concessions pourraient être nécessaires dans ces deux domaines.