Une ancienne cadre du détaillant brésilien Americanas, accusée d'être liée à une fraude comptable présumée d'un milliard de dollars, a atterri à l'aéroport de Sao Paulo lundi et a remis son passeport à la police fédérale du pays.

Anna Saicali était l'une des principales cibles des perquisitions lancées par la police brésilienne la semaine dernière dans le cadre de son enquête sur le scandale comptable de 25,3 milliards de réals (4,53 milliards de dollars) qui a conduit Americanas à déposer le bilan en janvier 2023.

Un tribunal de Rio de Janeiro a ordonné l'arrestation de M. Saicali alors que l'ancien dirigeant se trouvait à l'étranger.

Le mandat d'arrêt a ensuite été annulé par le tribunal et l'ancienne dirigeante a pris un vol pour le Brésil depuis le Portugal, où elle vivait.

À son arrivée, Mme Saicali a remis son passeport à la police et ne pourra pas quitter le Brésil pour l'instant.

Ses avocats n'ont pas répondu à une demande de commentaire de Reuters.

Mme Saicali était visée par les perquisitions ordonnées par la justice, au même titre que l'ancien PDG d'Americanas, Miguel Gutierrez, qui a été arrêté vendredi à Madrid avant d'être relâché au cours du week-end.

Dans le cadre de ces perquisitions, les agents de la police fédérale ont également délivré 15 mandats de perquisition et de saisie aux domiciles d'anciens directeurs d'Americanas.

Les enquêteurs de la police fédérale ont qualifié cette affaire de "plus grande fraude de l'histoire du marché financier brésilien".

Le juge qui a ordonné les perquisitions et le gel de quelque 500 millions de reais d'actifs appartenant aux personnes faisant l'objet de l'enquête a déclaré, dans un mandat consulté par Reuters, que la police avait apporté des preuves convaincantes de délit d'initié et de manipulation du marché.

Americanas, l'un des plus grands détaillants brésiliens en ligne et en magasin, est depuis longtemps contrôlé par trois milliardaires brésiliens qui ont fondé 3G Capital : Jorge Paulo Lemann, Marcel Telles et Carlos Alberto Sicupira. (1 $ = 5,5801 reais) (Reportage de Rodrigo Viga Gaier à Rio de Janeiro et de Ricardo Brito à Brasilia ; rédaction de Luana Maria Benedito ; édition de Paul Simao)