par Laetitia Volga

Après avoir brièvement hésité, les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi tandis que Wall Street recule en séance face aux craintes sur la dégradation des relations sino-américaines et l'évolution de la pandémie.

À Paris, le CAC 40 a cédé 1,15% à 4.445,45 points. Le Footsie britannique a perdu 0,86% et le Dax allemand a abandonné 1,41%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,27%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,82% et le Stoxx 600 de 0,75%.

A Wall Street, les trois indices majeurs perdaient entre 0,3% et 0,9% au moment de la clôture en Europe.

L'annonce d'une nouvelle baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis et l'amélioration des conditions d'activité dans la région de Philadelphie ont momentanément permis au marché de basculer dans le vert.

Mais les tensions entre Washington et Pékin sont loin d'avoir disparues, d'autant que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a qualifié mercredi de "dérisoire" l'enveloppe de deux milliards de dollars annoncée par la Chine pour combattre la pandémie et que le Sénat adoptait un projet de loi qui pourrait empêcher certaines sociétés chinoises de coter à Wall Street en cas de non-respect de la réglementation américaine.

"La plus grande menace pour le marché américain cette année serait en fait le déclenchement d'une nouvelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine", a déclaré Kristina Hooper chez Invesco.

Sur le front de la pandémie, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi que 106.000 nouveaux cas de contamination au coronavirus avaient été dénombrés dans le monde en 24 heures, une progression qui n'avait encore jamais été atteinte. Plus de cinq millions de personnes ont désormais été contaminées par le SARS-CoV-2 dans le monde.

VALEURS

La majorité des secteurs européens ont fini dans le rouge comme celui des banques et de la technologie dont les indices ont cédé près de 2%.

Dernier du Stoxx 600, l'opérateur télécoms Altice Europe a chuté de 13,75% après avoir annoncé mercredi des résultats inférieurs aux attentes au premier trimestre.

A la hausse, Lufthansa a pris 2,7% après avoir annoncé être en discussions avancées avec le fonds de stabilisation économique du gouvernement allemand sur un plan de sauvetage dont le montant pourrait atteindre neuf milliards d'euros et qui inclurait une prise de participation de l'Etat de 20%.

Dans le même secteur aérien, durement touché par la crise du coronavirus, Easyjet a gagné 4,43% après l'annonce d'une reprise partielle de ses vols le 15 juin.

LES INDICATEURS DU JOUR

Du coté macroéconomique en Europe, les premiers résultats des enquêtes d'IHS Markit sur l'activité du secteur privé ont montré que l'effet dévastateur de la pandémie sur l'économie s'est un peu atténué en mai grâce à la levée partielle du confinement mais les indices restent en contraction pour le troisième mois d'affilée.

CHANGES

Après trois séances de baisse qui l'ont amené à un creux de deux semaines mercredi, le dollar retrouve son statut de valeur refuge et gagne près de 0,3% face à un panier de devises internationales. L'euro perd 0,2% à 1,0953 dollar après avoir franchi en séance la barre de 1,10, au plus haut depuis le 1er mai.,

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat reculent, l'aversion pour le risque favorisant un retour sur le marché obligataire. Le rendement des Treasuries à 10 ans cède deux points de base à 0,6606%.

En Europe, le 10 ans allemand, taux de référence de la zone euro, a cédé environ trois points à -0,495%.

Le rendement du Gilt britannique à cinq ans est tombé à un creux record (-0,012%), les marchés anticipant depuis plusieurs jours la possibilité de voir la Banque d'Angleterre faire passer son taux directeur en dessous de zéro pour favoriser le crédit face aux ravages économiques provoqués par l'épidémie de coronavirus.

PÉTROLE

Les cours du pétrole continuent de monter, portés par la baisse des stocks de brut aux États-Unis et la réduction de l'offre par l'Opep.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,9% à 33,79 dollars le baril, après être monté à 34,66 dollars, un plus haut de plus de deux mois. Le Brent de mer du Nord gagne plus de 1% autour de 36,15 dollars après frôlé les 37 dollars, un pic depuis le 11 mars.

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