Ajoute ouverture de l'assemblée générale

OMAHA (awp/afp) - Le milliardaire américain Warren Buffett a ouvert samedi la traditionnelle assemblée générale de sa société Berkshire Hathaway par un bain foule dans sa ville natale d'Omaha, nichée au coeur de l'Etat rural du Nebraska (centre).

"Bienvenue", a lancé M. Buffett, qui a accueilli les journalistes peu avant 7H00 heure locale (12H00 GMT) dans le centre d'expositions où se tient cette grand-messe à laquelle assistent grands patrons, investisseurs et millionnaires venus du monde entier. Cette année, de nombreuses délégations chinoises ont fait le déplacement et Tim Cook, le PDG d'Apple, est une des têtes d'affiche.

Costume gris sur une chemise blanche et cravate rouge à pois, M. Buffett, 88 ans, a ensuite répondu à des questions de journalistes avant de se lancer dans un bain de foule de près d'une heure.

Jouant volontiers la mascotte pour les produits vendus par les sociétés dont il est actionnaire -- cannettes de Coca-Cola par exemple -- il a déambulé les allées d'un centre commercial de circonstance où l'on trouve de nombreux objets à son effigie. Des chocolats aux diamants en passant par des colliers en perle, des t-shirts, des mugs ou encore des boucles d'oreilles.

21 milliards de bénéfices

Un regard vers un groupe de femmes venues d'Inde spécialement pour le voir, une pause pour un père et son fils qui crient son nom, un selfie gâché par les bras des agents de sécurité qui ont formé un cercle autour de lui, M. Buffett goûte avec plaisir les marques d'affection et d'admiration qui accompagnent chacun de ses pas.

Pour l'approcher, les 20.000 personnes ayant réussi à obtenir le sésame donnant accès au site ont dû faire la queue à partir de 5H00 du matin.

Dans un amphithéâtre aux allures de stade de football, "l'Oracle d'Omaha" et Charlie Munger, 95 ans, son compagnon de longue date en affaires, doivent répondre dans la journée, pendant plus de cinq heures, à des questions d'actionnaires, venus davantage ici pour l'écouter disserter sur les bons placements financiers à venir que sur les résultats de son entreprise.

Croit-il en l'économie du partage, symbolisée par Uber ou Airbnb ? Que pense-t-il de l'intelligence artificielle et des voitures autonomes ?

Qui va lui succéder et quand compte-t-il prendre sa retraite ? Ce sont deux des principales questions qui devraient sans doute revenir, comme l'an dernier.

M. Buffett tiendra également des rencontres en privé avec des investisseurs et des patrons d'entreprises, dont un très grand nombre a fait spécialement le déplacement.

L'an dernier, environ 40.000 personnes ont fait le déplacement dans cette ville verdoyante d'un peu plus de 410.000 habitants pour l'écouter.

Berkshire Hathaway, qui vaut plus de 530 milliards de dollars en Bourse, a annoncé tôt samedi avoir dégagé un bénéfice net de 21,66 milliards de dollars pour le premier trimestre, contre une perte de 1,1 milliard à la même période en 2018.

Ce gros profit ne prend pas en compte les pertes anticipées de sa participation dans les Ketchup Heinz, dont la maison mère, Kraft Heinz, a déprécié récemment de nombreux actifs évalués en milliards de dollars.

"Woodstock des capitalistes"

Hormis les participations dans des entreprises comme American Express, Apple, JPMorgan Chase ou Goldman Sachs, Berkshire Hathaway est présente dans l'assurance (Geico), le ferroviaire (BNSF) et l'énergie (PacifiCorp).

L'assemblée générale de Berkshire Hathaway s'est transformée au fil des années en "Woodstock des capitalistes", selon l'expression favorite des "festivaliers", drainant le Who's Who des milieux d'affaires américains.

Outre les visages connus comme le milliardaire Bill Gates, ami et partenaire de bridge de M. Buffett, de nombreux dirigeants d'entreprises y viennent comme pour quêter l'assentiment d'un des rares milliardaires populaires, au moment où les inégalités sociales contribuent au rejet des élites.

"C'est un exemple pour les dirigeants, et notamment pour des dirigeants économiques, au moment où nous manquons de leaders charismatiques", confie à l'AFP le millionnaire d'origine indienne Paul Singh, 68 ans, devenu investisseur providentiel ("angel investor") après la vente de sa société Primus Telecommunications.

Warren Buffett, qui pèse quelque 90 milliards de dollars, vit toujours dans une maison modeste, achetée en 1958, à dix minutes en voiture du centre-ville d'Omaha. Hormis les caméras de surveillance, aucun autre signe de sécurité n'est visible, mais il peut arriver qu'un agent sorte de la maison pour vous demander "gentiment" à quel usage vous destinez vos photos.

lo/la